La Société Kaolinière Armoricaine veut poursuivre l'activité de sa filiale ukrainienne
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La Société Kaolinière Armoricaine veut poursuivre l'activité de sa filiale ukrainienne

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La société minière Soka, basée à Quessoy dans les Côtes-d'Armor, possède une filiale en Ukraine. Le conflit avec la Russie s'intensifiant, un plan d’urgence a été prévu en cas d’arrêt de l’usine et des mesures seront prises pour les salariés sur place. Mais le mot d’ordre est de continuer l’activité.

Soka, dans les Côtes-d'Armor, est l'un des derniers exploitants de carrières de kaolin en France — Photo : Soka

La Soka (Société Kaolinière Armoricaine), basée à Quessoy (Côtes-d'Armor), se trouve impliquée bien malgré elle dans le conflit entre la Russie et l’Ukraine. En Ukraine, la société minière spécialisée dans la valorisation du kaolin (17 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2021, 75 salariés) compte une filiale qui réalise 4,5 millions d’euros de chiffre d'affaires et emploie 70 salariés. Elle comprend deux carrières et une usine, situées dans l’ouest et le sud-ouest du pays. "Notre mot d’ordre est de continuer l’activité, de ne pas céder. Les événements ne remettent pas en cause notre implantation là-bas, à nous de gérer la crise", soutient Séverine Dudot, la directrice générale.

Prévenir les risques

La construction de l'usine ukrainienne a débuté en 2014, au début de la guerre entre les séparatistes pro-russes et le pouvoir central ukrainien, et achevée en 2016, après un investissement de près de dix millions d’euros. Le site a été doté d’un plan d’urgence qui prévoit la procédure à mener en cas de fermeture du site. "Mon rôle de chef d’entreprise a également été de prévenir un certain nombre de risques, comme le prix du gaz multiplié par trois depuis le début de l’année ou les problèmes de transports, notamment ferroviaires", confie la dirigeante costarmoricaine. "Mais il n’y a pas de panique. Les Ukrainiens vivent cette situation depuis huit ans. Les dernières évolutions ne sont pour eux qu’une officialisation de la situation, même si l’inquiétude augmente."

L’accélération du conflit avec la Russie de Vladimir Poutine a grossi la liste de ces risques. L’état martial instauré par l’Ukraine pourrait entraîner le départ sous l’uniforme de salariés de l’entreprise, par exemple. "Cela a été compliqué de stabiliser cette équipe dans cette région rurale, nous ne leur ferons pas prendre de risque et nous ne les lâcherons pas, en cas de pénurie alimentaire par exemple. Et si l’usine devait fermer, nous ne les laisserons pas sans rémunération", plaide Séverine Dudot.

En attendant, les deux salariés français qui se rendaient chaque semaine en Ukraine pour des missions commerciales et d’encadrement ne s’y rendront plus jusqu’à nouvel ordre.

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