Lancée après le premier confinement, en août 2020, la plateforme de livraison de produits locaux en circuit court Neary, basée à Seichamps, près de Nancy, repense son modèle économique avec pour objectif de créer plus de valeur ajoutée. "Tout le monde est revenu très vite à la vie d’avant", souligne Charles Piedboeuf, dirigeant et cofondateur de Neary (SAS au capital de 1 250 euros) avec Lou Chardin et Bruno Poix. "Quand tout le monde était sur Internet, avec interdiction de sortir, nous n’avions aucun mal à attirer des clients. Maintenant, il faut répondre aux attentes des clients et réussir à les garder."
En moins de trois d’existence, l’équipe de Neary, constituée de 5 salariés, a réussi à convaincre près de 5 000 personnes d’utiliser sa plateforme. Elle livre près de 1 500 références et travaille avec 80 producteurs locaux. Disposant d’un entrepôt de stockage et de préparation des livraisons de 350 m2, l’entreprise a terminé le dernier exercice sur un chiffre d’affaires de 320 000 euros et devrait atteindre 500 000 euros sur le suivant, grâce à une évolution de son modèle : à côté de la livraison à domicile, Neary va désormais proposer à ses clients de retirer leurs courses en point relais, chez des commerçants partenaires.
Des points relais pour s’implanter plus rapidement
"Nous avons déjà une dizaine de commerçants partenaires, et nous pensons atteindre une trentaine de points relais d’ici le milieu de l’année", détaille Charles Piedboeuf. Une évolution imaginée d’abord pour doter l’entreprise d’une présence physique dans les villes desservies, mais aussi pour supprimer certaines contraintes liées au modèle de la livraison à domicile. "Ce système de point relais devra aussi nous permettre de nous implanter plus facilement dans de nouvelles villes", anticipe le dirigeant de Neary.
Opérant dans un rayon de 25 kilomètres autour des métropoles de Nancy et Metz, Neary veut ouvrir rapidement un point relais à Toul et à Épinal. "Dans les centres urbains, l’offre est déjà surabondante, alors que le potentiel de ces villes moyennes est sous-évalué", estime Charles Piedboeuf.
Vers un système d'abonnement
Affichant un panier moyen à 45 euros, du fait notamment de la livraison de viande et de fromage, Neary veut atteindre rapidement le seuil de rentabilité pour ensuite commencer à dégager de la valeur ajoutée. Les trois fondateurs ont été rejoints au capital par Valentin Broussier, dirigeant de la société BBC, à Pulnoy. Entré à hauteur de 20 %, l’entrepreneur a apporté 40 000 euros qui ont permis aux fondateurs de se donner un peu de temps.
"Rapidement, après la création, s’est posée la question de lever des fonds", rappelle Charles Piedboeuf. "Mais tant que le modèle n’est pas posé, nous préférons garder les mains libres pour trouver la bonne formule." Le jeune entrepreneur évoque notamment la possibilité de mettre en place un système d’abonnement à la plateforme, qui permettrait à la fois de créer de la récurrence de chiffre d’affaires et de faire baisser les prix de vente des produits. "Cela nous permettrait aussi de sortir du système d’achat-revente, qui est finalement le modèle de la grande distribution."
