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La FRTP Occitanie appelle à un investissement massif dans les infrastructures vertes, chiffres à l'appui
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La FRTP Occitanie appelle à un investissement massif dans les infrastructures vertes, chiffres à l'appui

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La Fédération régionale des travaux publics publie une salve d’indicateurs révélant le retard pris dans les chantiers de la transition bas carbone. Elle appelle les donneurs d’ordre à "changer de braquet" en termes d’investissements.

La FRTP Occitanie veut réduire l'empreinte carbone de ses infrastructures et de leurs usages — Photo : FRTP

Quelques jours après les annonces d’Emmanuel Macron en matière de planification écologique, la Fédération régionale des travaux publics Occitanie (2 000 entreprises, 3 000 salariés) passe à la pratique. Elle publie une série d’indicateurs révélant l’état des lieux en matière d’infrastructures vertes, à la lumière de l’objectif fixé par le chef de l’État : la neutralité carbone en 2050. En faisant ce chiffrage, elle espère placer les donneurs d’ordre (communes, EPCI, syndicats intercommunaux ou départementaux) "face à leurs responsabilités". En guise de premier commentaire, Olivier Giorgiucci, président de la FRTP Occitanie, rappelle : "Les travaux publics contribuent en France à 3,5 % des émissions carbone. En revanche, l’usage de nos infrastructures représente 50 % de ces émissions. Le changement d’usages passera donc par l’investissement massif sur les infrastructures. Il faut totalement changer de braquet si nous ambitionnons vraiment de transformer nos modes de déplacement et nos consommations énergétiques".

"Aller au-delà du rapiéçage"

Cette étude, qui analyse trois thèmes majeurs, cible d’abord les moyens de décarboner la mobilité : aménagement de pistes cyclables, installations de bornes de recharge, rénovation de réseaux routiers, etc. "Sur le seul volet des transports collectifs, nous estimons qu’ils ne représentent que 6,8 % de part modale dans les transports, alors que l’objectif de neutralité carbone en 2030 se monte à 20 %. Si certains dossiers, tels que les métros, les tramways ou les bus à haut niveau de service avancent bien en Occitanie, il faut encore accélérer", juge Olivier Giorgiucci.

De même, l’étude analyse le développement du mix énergétique bas carbone en Occitanie, tels que le gaz et l’électricité renouvelable. "Pour l’hydrogène, la région affiche des chantiers majeurs tels que Genvia à Béziers et Port-la-Nouvelle, mais nous n’avons que 54 stations d’hydrogène à ce jour, pour un objectif de 100 stations en 2030", poursuit le président.

Enfin, le troisième chapitre concerne les opérations préservant les ressources naturelles et la biodiversité. En plus des dépenses engagées en matière d’éclairage public ou de lutte contre les inondations, Olivier Girogiucci s’arrête sur l’état du réseau d’eau potable : "Il affiche un taux de perte très élevé en Occitanie, estimé à 24 %, alors que l’objectif est de le ramener à 15 % en 2030. Or, nous ne le rénovons aujourd’hui qu’à hauteur de 0,6 % par an !" Un retard incompréhensible pour certains adhérents de la FRTP Occitanie, surtout après la sécheresse estivale qui a sévi dans les Pyrénées-Orientales. "Depuis cet épisode, le Département a débloqué une enveloppe de quelques dizaines de milliers d’euros pour faire des diagnostics et intervenir sur les points les plus urgents. Mais il faudra des investissements plus forts, notamment chez les Agences de l’eau, pour aller au-delà du rapiéçage", témoigne Jean-Christophe Nierga, président de la FRTP P.-O.

La pénurie de main-d’œuvre sévit

Au vu de ces chiffres, la FRTP Occitanie fait bonne figure, estimant que "le mur d’investissements devant nous", devrait se traduire par des carnets de commandes florissants pour ses adhérents. Une tendance qui commence peut-être à se dessiner dans le point de conjoncture qu’elle dresse par ailleurs. En effet, le nombre d’appels d’offres ouverts par les donneurs d’ordre est en hausse de 9 % en douze mois, pour un montant de 3,1 milliards d’euros. De même, les coûts de production se stabilisent, alors que le contexte géopolitique avait renchéri le prix des matières premières de 20 à 30 % en deux ans. En somme, la plus forte contrainte pesant sur la FRTP Occitanie est le manque de main-d’œuvre. Selon Olivier Giorgiucci, 45 % des adhérents disent en pâtir (contre 35 % souffrant du manque de commandes). Sur le plan national, la fédération estime que 5 000 emplois manqueront dans les trois ans.

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