La French Tech Aix-Marseille (FTAM) fait sa rentrée et dévoile les résultats de son Observatoire des start-up du territoire. Les données collectées, issues d’un questionnaire auquel 162 personnes ont répondu, sachant que la communauté compte désormais plus de 500 adhérents, sont annonciatrices de "bonnes nouvelles", résume Élodie Cesaro, secrétaire générale de la French tech Aix-Marseille et avocate chez EY. Selon elle, "les start-up du territoire ont gagné en maturité. Elles embauchent et génèrent du chiffre d’affaires. Quant aux montants levés en 2022, ils n’ont pas baissé."
Des start-up plus matures
Côté chiffres, 64 % des start-up ont moins de cinq ans, alors qu’elles étaient 77 % en 2020. La moyenne d’âge des dirigeant.e.s est passée de 40 à 44 ans et 62 % des fondateurs et fondatrices entreprennent à plusieurs, deux données synonymes d’une plus grande expérience.
Ces start-up grandissent aussi : elles sont 86 % à avoir créé des emplois en 2022 (contre 67 % en 2020). 69 % ont recruté en 2022 (contre 42 % en 2020) et 83 % d’entre elles envisagent de recruter en 2023. Quant à leur chiffre d’affaires moyen, il est quasiment similaire à 2020 (environ 1,05 million d’euros) et les 162 sociétés répondantes ont généré en 2022 plus de 101 millions d’euros de chiffre d’affaires. Elles sont aussi plus nombreuses à tenter l’aventure internationale puisqu’un tiers des entreprises ont une activité à l’export, alors qu’elles n’étaient qu’un quart en 2019. Enfin, le montant des fonds levés a atteint 330 millions d’euros l’année dernière, en croissance de 4 %.
Ces données sont le reflet de l’année passée. Qu’en est-il depuis le début de cette année ? La région Paca est à rebours de la tendance nationale avec 31 opérations (+35 % au premier semestre 2023) pour un montant total de 313 millions d’euros. "Nous voyons néanmoins des collègues qui arrêtent leur entreprise, d’autres qui ont des problématiques de levées de fonds, mais nous sommes sur du ressenti et il nous est très difficile de dégager une tendance globale. Par ailleurs, nombre de nos start-up sont plus matures et passent donc par des phases plus complexes", confie Julie Davico-Pahin, présidente de la French Tech Aix-Marseille.
Un plan d’actions d’ouverture
Pour conserver la dynamique territoriale, pour inverser aussi quelques chiffres issus de l’observatoire, comme la baisse importante du nombre de femmes à la tête des start-up du département (elles étaient 31 % en 2020, elles sont 20 % en 2022), la French Tech Aix-Marseille a dévoilé son plan d’actions 2023-2024. Ce plan démarre concrètement dès le 13 septembre prochain, pour une cinquième édition de son événement phare, "Le Grand Bain". Au programme : des conférences, des master class, des ateliers et un showroom avec pour fil rouge : l’envie de rayonner à l’international et de concevoir une tech englobante, accessible à tous (notamment aux femmes) et motrice de la transition écologique.
Puis, tout au long de l’année, "nous allons poursuivre la campagne de marketing territorial pour attirer et fidéliser les talents de la tech, dans un contexte de tension sur le marché du travail", détaille la présidente.
La communauté, jusqu’alors centrée sur les dirigeants et dirigeantes, entend aussi s’ouvrir aux salariés en responsabilités, comme les directeurs commerciaux ou directeurs financiers en leur proposant des ateliers "métiers".
Enfin, un groupe de travail sera consacré à l’accompagnement du dirigeant. Pour Julie Davico-Pahin, il est important de "se saisir de la question du bien-être des dirigeant.e.s car, dans un secteur qui valorise l’entrepreneuriat, il nous faut des capitaines qui puissent tenir la barre de la manière la plus sereine possible."
