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La centrale de méthanisation de Meth’Innov monte en puissance à Melle
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La centrale de méthanisation de Meth’Innov monte en puissance à Melle

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La société Meth’Innov, qui gère une centrale de méthanisation alimentée par des éleveurs locaux, profite de l’augmentation du prix du gaz pour augmenter sa production. En activité depuis trois ans, l’entreprise a dépassé ses objectifs et prépare de nouveaux investissements dans les Deux-Sèvres.

L’unité de méthanisation de Melle a généré 2,5 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2023 — Photo : Meth'Innov

L’entreprise deux-sévrienne Meth’Innov vient d’augmenter sa capacité d’injection dans le réseau GRDF de plus de 8 % (de 203 à 220 normo m3 de gaz par heure). Chaque année, sa centrale de Melle transforme environ 30 000 tonnes de fumier et lisier, et 5 000 tonnes de déchets de céréales et oléagineux.

"La guerre en Ukraine a changé la donne en matière législative en ce qui concerne l’injection de gaz. Nous pouvons désormais dépasser la capacité maximum d’injection prévue lorsque le prix du gaz atteint les 70 euros le mégawatt. Nous produisons aujourd’hui 20,5 GWh par an. Après trois ans d’activité, nous avons un retour d’expérience positif. Notre chiffre d’affaires est passé de 2,2 millions d’euros en 2022 à 2,5 millions en 2023. Nous allons encore essayer d’améliorer nos performances. La valorisation des biodéchets est un enjeu sur tous les territoires", explique Vincent Touzot, le président de la SAS.

Meth’Innov est détenue à 34 % par la Coopérative d’entente agricole de la plaine de Saintonge au plateau mellois (CEA) dont le siège social est à Lozay en Charente-Maritime, à 33 % par le producteur d’énergie niortais Séolis Prod (filiale de Séolis), à 28 % par le francilien Naskeo (spécialiste de la méthanisation et constructeur de la centrale) et à 5 % par 20 éleveurs qui fournissent le fumier et le lisier.

Pousser davantage la valorisation

Pour optimiser son outil, Meth’Innov a conclu l’an dernier un partenariat avec la société vendéenne Verdemobil Biogaz, spécialiste de l’épuration des biogaz (9,45 M€ de CA en 2022). "Une unité de traitement a été installée afin de récupérer le gaz carbonique produit par le processus de méthanisation. Une réflexion est engagée pour trouver d’autres pistes de valorisation", confie le dirigeant également président de la CEA. Le gaz carbonique récupéré est revendu aux spécialistes des cultures sous serres afin de favoriser la photosynthèse sous les abris.

Par ailleurs, Meth’Innov a prévu de se doter de 1 250 m² de surfaces couvertes supplémentaires dédiées au stockage. Les travaux devraient être engagés prochainement. L’investissement, mené afin de répondre à des contraintes réglementaires, a été estimé à 250 000 euros.

Une diversification positive pour les agriculteurs

"La méthanisation est souvent considérée comme une source de revenu supplémentaire pour les agriculteurs qui peinent à vendre à leur juste valeur les matières premières alimentaires qu’ils produisent : affirmer cela est un constat d’échec, déclare le dirigeant. En revanche, elle doit être vue comme une diversification qui permet notamment de mieux valoriser les effluents d’élevage et les sous-produits et de limiter le recours aux engrais chimiques. C’est un tournant pour l’agriculture : le défi sera de remplacer les hommes et les femmes qui font l’agriculture d’aujourd’hui en attirant des jeunes qui demain reprendront les exploitations."

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