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La CCI Côtes-d’Armor perd de l’argent avec ses ports en DSP
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La CCI Côtes-d’Armor perd de l’argent avec ses ports en DSP

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La CCI Côtes-d’Armor est "dans le dur". La faute notamment à la hausse des factures d’énergie et du coût de la masse salariale dans les ports gérés en délégation de service public (DSP) par la Chambre. En parallèle, l’activité pêche a produit des résultats exceptionnels et les recettes liées aux services aux entreprises sont en hausse.

Bruno Lorand (à gauche) en charge du projet hydrogène, et Jean-Claude Balanant, président de la CCI Côtes-d’Armor — Photo : Matthieu Leman

Jean-Claude Balanant, président de la CCI Côtes-d’Armor, s’attend à une année 2023 "très difficile" concernant les résultats financiers des douze ports de pêche que la Chambre gère dans le cadre d’une Délégation de Service Public (DSP). Déjà en 2022, le déficit après remboursement des emprunts s’élevait à 260 000 euros. "Il sera encore plus important en 2023, c’est une vraie inquiétude pour nous", confie l’élu. "Le résultat d’exploitation va être fortement négatif en 2023 et notre capacité d’autofinancement ne permettra pas de faire face à nos investissements. On pérennise des résultats négatifs, comme c’est le cas dans tous les ports de pêche de la région."

Les raisons ? L’augmentation de 56 % de la facture énergétique et de 8 % de la masse salariale en 2022. "Nous n’échapperons pas aux investissements consacrés à l’énergie ni à ceux dédiés à l’amélioration des conditions de travail", reprend le président, qui laisse planer un doute sur la candidature de la CCI au renouvellement des DSP, repoussée pour certaines d’entre elles d’un an à fin 2024. "Avant d’être candidat, il faudra déjà passer 2023 et 2024. Nous n’avons pas vocation à perdre de l’argent", avertit l’élu.

Année record pour les halles à marées

Pourtant, l’activité de ces équipements gérés est bonne. Le chiffre d’affaires généré par la pêche a augmenté de 12,6 % en 2022, à 11,7 millions d’euros. Les deux halles à marées de Saint-Quay-Portrieux et Erquy, respectivement à la troisième et cinquième places en France, ont généré une valeur de transaction de 75 millions d’euros, pour 25 000 tonnes de produits de la pêche mis en marché. "C’est une année record", se félicite Jean-Claude Balanant. La campagne de coquilles Saint-Jacques s’est "bien passée" cette année, et les flottes de navires de pêche basées dans le département ne déclinent pas.

Même satisfaction pour ce qui concerne les ports de plaisance de Saint-Cast-le-Guildo et du Légué, à Saint-Brieuc. Le premier nommé, qualifié de "fleuron" par le président, a été certifié "Port propre actif en biodiversité". La DSP, à part, de cet équipement court jusqu’en… 2048.

En revanche, le bilan des ports de commerce est moins encourageant. L’année 2022 a été "assez morose" et on ne note pas de signe de reprise cette année. Là encore, des investissements sont à réaliser, au Légué à Saint-Brieuc, où de nouvelles opérations de désensablage sont nécessaires. La CCI Côtes-d’Armor emploie 92 collaborateurs dans l’ensemble de ces établissements gérés.

Dans le dur financièrement

Les alertes concernent également le financement de la chambre. "Nous sommes dans le dur. La taxe pour frais de Chambre qui représentait 6,3 millions d’euros en 2013 n’est plus que de 2,3 millions d’euros en 2022", pointe Jean-Claude Balanant. Toutefois, les ressources de la CCI liées aux services aux entreprises ont, pour la première fois en 2022, dépassé le montant de cette taxe avec 2,6 millions de facturations et subventions liées à cette activité. Au total, le chiffre d’affaires réalisé par la CCI s’est élevé à 15,5 millions d’euros - dont les 11,7 millions d’euros liés aux DSP. Le budget total de 2022 était de 23 millions d’euros.

Le projet hydrogène en bonne voie

Un autre grand sujet pour la Chambre est le projet hydrogène, dont l’un des outils principaux est la création d’une unité de production dans le quartier du Châtelet, à Saint-Brieuc. Le dépôt de la demande de subventions à l’Ademe, déterminant pour la concrétisation de cette unité dont le coût est annoncé à 20 millions d’euros, aura lieu en septembre 2023. À l’horizon 2025, elle devrait produire 800 kg d’hydrogène vert par jour (1 600 kg à terme), pour une consommation d’eau de 6 000 m3 par an. "Cela correspond à la consommation annuelle de 100 familles", explique Bruno Lorand, en charge du dossier à la CCI. "80 % de cette eau sera de l’eau de pluie récupérée sur les toitures des bâtiments voisins, dont le dépôt des bus de l’agglomération."

Cette dernière figurera parmi les principaux utilisateurs de cette énergie, avec la commande optionnelle d’une dizaine de bus et deux camions bennes à ordure fonctionnant à l’hydrogène. D’autres utilisations sont prévues, notamment dans le domaine maritime comme en témoignent les projets de retrofit de moteurs dans les domaines de la mytiliculture et de la pêche.

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