42 Nice a finalement droit à une seconde vie. Après son installation en 2020 et surtout après la liquidation judiciaire l’été dernier de la précédente association gestionnaire (à la suite d’importantes irrégularités présumées de gestion), c’est la Chambre de Commerce et d’Industrie Nice Côte d’Azur qui reprend l’activité et le label de cette école pas comme les autres, qui forme gratuitement et sans conditions de diplômes ou de CV, aux métiers du numérique.
Recherche développeurs désespérément
Des métiers en tension chronique. Dans la seule technopole de Sophia Antipolis, 3 000 postes resteraient vacants fautes de candidats et avec l’avènement de l’IA ou les besoins accrus en cybersécurité, ce chiffre n’est pas près de dégonfler, bien au contraire. Autant dire que sauver cette école est "une nécessité pour l‘ensemble des acteurs socio-économiques du territoire", selon son président, Jean-Pierre Savarino. "Une évidence, pour Betty Seroussi, à la tête de l’entreprise Travel Planet et par ailleurs coprésidente de la French Tech Côte d’Azur. Si on veut garder les talents, il me semblait vital de reprendre cette école. Je ne me voyais pas ne pas m’y associer."
Un sentiment que partage Emmanuel Souraud, coprésident de la commission numérique de la CCI Nice Côte d’Azur. "Cela fait vingt ans que je travaille dans le digital, vingt ans que nous sommes en pénurie de talents, vingt ans qu’on se dit qu’il faut faire quelque chose en tant qu’entreprise, vingt ans qu’on regarde les choses s’aggraver. Alors quand on a vu que l’école 42 pouvait disparaître, on ne pouvait pas s’y résoudre."
Emmanuel Souraud est désormais le président – bénévole - du bureau qui dirige la nouvelle association à la tête de l’école, aux côtés de deux autres élus de la CCI : Anis Nassif, trésorier, et Laurent Lachkar, secrétaire.
Plus d’1 million d’euros investi
La CCI investit ainsi 500 000 euros. La Région Sud, 500 000 euros elle aussi ; quant à la Métropole Nice Côte d’Azur, entre subvention et mise à disposition des locaux, situés à Nice Meridia, elle apporte un soutien à hauteur de 380 000 euros. Les deux collectivités se sont engagées pour trois ans.
Les entreprises aussi sont donc appelées à participer. Les deux premières sont la niçoise Wit et la sophipolitaine Travel Planet qui participent à hauteur de 100 000 euros. "Ce n’est pas du mécénat pour du mécénat, reprend Jean-Pierre Savarino. C’est un investissement. Il y aura un retour sur investissement car elles trouveront les bons profils ici." "Quand les étudiants sont formés sur le territoire, ils y restent", assure par ailleurs Laurent Lachkar, en charge de la formation professionnelle et de l’apprentissage au sien de la CCI.
Le réseau 42 compte 54 campus dans le monde et revendique ainsi, depuis sa création par Xavier Niel en 2013, avoir formé quelque 38 000 étudiants. À Nice, ils sont 300 à avoir vu leur cursus bouleversé. Ils ont pu suivre leur formation à distance depuis la liquidation de l’école. Ils reprendront le chemin, physique, de leur classe et de leurs ordinateurs le 15 janvier 2024.
