La Caisse d'Epargne Midi-Pyrénées se tourne vers les start-up
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La Caisse d'Epargne Midi-Pyrénées se tourne vers les start-up

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Lors de la présentation des comptes annuels, le président du directoire de la Caisse d'Epargne Midi-Pyrénées Pierre Carli a présenté la stratégie de la banque coopérative vis-à-vis des start-up locales : pas de projet de lieu d'hébergement, mais des partenariats avec les acteurs locaux et un service d'accompagnement financier dédié.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Une année record en production de crédits immobiliers (+23,6%), une progression de l'assurance vie, une augmentation des crédits en général de 5 % : la Caisse d'Epargne Midi-Pyrénées affiche des éléments positifs de son bilan 2016, malgré un contexte financier difficile qui a fait baisser son PNB (produit net bancaire) de 1,1%. La banque coopérative regroupe 139.000 sociétaires. Elle est organisée en une douzaine de directions commerciales, et compte 208 agences et 8 centres d'affaires. Elle emploie 1 687 collaborateurs. Son PNB est de 374,1 millions d'euros en 2016 contre 378,2 millions d'euros en 2015. Son résultat net a aussi chuté et est passé de 76 millions d'euros en 2015 à 73,1 millions d'euros en 2016. « Nous affichons malgré cela une belle solidité financière avec de très bons résultats commerciaux », a commenté le président du directoire Pierre Carli. L'activité de la CEMP en faveur des PME est chiffrée à 191 millions d'euros. Trois faits marquants de ses interventions passées : elle est intervenue auprès de Vivalie (dans le Tarn) qui a levé un crédit de 12 millions d'euros pour l'installation d'une chaîne d'embouteillage. La CEMP a aussi financé des projets de la SMTC (transports en commun de l'agglomération toulousaine) à hauteur de 30 millions d'euros ou ceux du bâtisseur Cité Jardins (20M€).

« Ces animaux bizarres qu'il faut apprendre à évaluer »

La CEMP se positionne sur le marché des start-up. Pierre Carli n'a pas choisi la solution du lieu d'incubation, jugeant qu'il y avait déjà ce qu'il faut en la matière dans la région. Le village by CA, qui a ouvert il y a quelques mois aux allées Jules Guesde, est une illustration de cette tendance. La banque coopérative a choisi plutôt de spécifiier ses services d'accompagnement pour « ces animaux bizarres, qu'il faut apprendre à évaluer », a expliqué le président qui annonce une grille d'évaluation dédiée avec une délégation en centre d'affaires (jusqu'à 200 000 euros). La CEMP propose aussi de devenir investisseur, via le fonds national "digital opportunities" de Seventure (capacité de 5M€) . Localement, le fonds Tofinso Investissement (capacité de 5M€) permet aussi un financement du capital. Autre action en faveur des start-up : le déploiement de partenariats avec des hébergeurs comme c'est déjà le cas avec At Home ou des investisseurs privés comme Capitole Angels. La banque est aussi en cours de création d’un fonds de capital risque avec l'IRDI.

Digitalisation et fermeture d'agences

La route vers la digitalisation des services suit son cours à la CEMP avec une augmentation de 5 % des utilisateurs des services en ligne (240 000 utilisateurs) et 1 million de contrats par signature électronique. Avec le changement de comportement des consommateurs, Pierre Carli parie sur une moindre importance de la proximité de l'agence, mais plutôt sur l'amélioration de la qualité de ses prestations de conseil. D'où la formation des équipes en interne vers de nouveaux métiers avec par exemple 35 postes de gestion de clientèle patrimoine en 2016 ou le lancement du dispositif Agriviti dédié aux professionnels de l'agriculture et de la viticulture. Une trentaine d'agences sont amenées à disparaître d'ici à 2020, conséquence de cet effet de concentration des services et de la digitalisation.

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