Spécialiste de la fermentation d’ingrédients naturels destinés aux marchés de la nutrition animale, de la cosmétique et des biopolymères, la biotech clermontoise Metex (450 salariés ; 226,6 M€ de CA en 2022) n’a pas été épargnée par une conjoncture difficile. L’année 2023 a été marquée par l’envolée des prix du sucre et de l’énergie, principaux intrants pour la fermentation, ainsi que par la lenteur de la reprise économique en Chine, qui "a entraîné un ralentissement de la demande en lysine sur le marché intérieur chinois et donc une augmentation des exportations de lysine (acide aminé utilisé dans l’alimentation animale, NDLR) vers l’Europe à bas prix". Un phénomène qui a impacté, in fine, les débouchés du site d’Amiens de Metex, qui est la première usine européenne de fabrication de lysine.
Réduire le volume de production
Dans ce contexte Metex a entamé une consultation de ses instances représentatives du personnel en vue de mettre en place des mesures d’activité partielle visant à adapter rapidement le volume de production de ses deux sites d’Amiens (Somme) et de Carling (Moselle). "Envisagée pour une durée de trois mois renouvelable, cette mise à niveau de l’outil de production offrira une flexibilité nécessaire au groupe afin de lui permettre de faire face aux impacts persistants de la conjoncture économique actuelle tout en continuant à honorer les demandes de ses clients au cours des prochains mois". Pour l’heure, aucune précision n’a été donnée sur les mesures d’activité partielle en question.
Accélération du plan de transformation stratégique
En parallèle, la biotech clermontoise a annoncé son intention d’accélérer la mise en œuvre de son plan de transformation stratégique vers les spécialités. "Des mesures ont ainsi été engagées pour stimuler les ventes à valeur ajoutée". Metex mise notamment sur le dégoulattage (suppression d’un goulot d’étranglement dans la chaîne des opérations, NDLR) des capacités de production de tryptophane, aujourd’hui saturées. "Cette spécialité, plus complexe à synthétiser que les autres acides aminés du marché, est moins disponible sur le marché et bénéficie donc de prix plus élevés", précise le communiqué.
Metex poursuit aussi ses travaux en vue de l’industrialisation de l’acide glycolique qui, fabriqué de manière naturelle par fermentation, "constituerait une première mondiale, très attendue par l’industrie cosmétique". Le groupe clermontois travaille enfin à la diversification des typologies de sucre pouvant être utilisées dans la fabrication de sa production et explore aussi d’autres pistes "pour restaurer sa rentabilité et assurer son financement".
