Comme de nombreuses innovations, l’Iziboat de François Tissier a mis des années à devenir le prototype industrialisable de ce catamaran léger de type Hobby Cat. Entre son idée et sa mise sur le marché en 2021, l’architecte naval autodidacte a mis plus de deux décennies à peaufiner son projet : un bateau qui rend le sport de voile accessible à tous, avec un engin en kit, facilement manipulable et peu encombrant.
Son innovation : il est entièrement démontable en cinq modules, et remontable en 15 minutes. Le gréement se rabat par l’avant, les deux flotteurs se rapprochent, le bateau est plié. Ainsi compacté, l’Iziboat peut se transporter partout, en voiture avec une boule d’attelage, en vélo comme un kayak, à la main, à pied.
"La clientèle de l’Iziboat est composée à part presque égale de particuliers, de clubs nautiques, de loueurs de matériels nautiques ou d’hôteliers du littoral ", explique le fondateur de la start-up.
Après avoir vendu cinq unités de son prototype industriel en 2021, puis cinq autres d’une version affinée l’an dernier (pour un coût de 17 000 euros TTC l’unité), Iziboat se prépare à livrer jusqu’à 30 unités entre octobre 2023 et l’été 2024. "Nous avons des précommandes pour l’Espagne, et je suis en discussion avec de potentiels clients en Italie, à Taïwan et sur l’île Maurice", explique François Tissier. Ses premières productions avaient déjà trouvé preneur en France, en Belgique, en Italie et en Suisse. Plus que jamais, il vise l’international. Avec son unique salarié, il a commencé il y a quelques mois à démarcher 6 000 établissements à travers le monde. L’architecte espère également faire mouche au salon nautique du Grand Pavois fin septembre, où il présentera son bateau pour la première fois.
Levée de fonds et moteur électrique
Pour ce triplement de la production, l’inventeur conserve ses fournisseurs fétiches : une entreprise du Morbihan pour la fabrication du composite ; une à Laval pour la partie mécanique et soudure ; et une en Tunisie pour les voiles, dessinées par une entreprise cannoise. "Avec ce process, je peux monter jusqu’à 100 unités par an", assure-t-il. Mais les obstacles rencontrés durant ses années de développement l’ont rendu pragmatique et prudent. "Une chose à la fois. L’objectif est d’atteindre les 50 à 70 unités d’ici 2025."
D’ici là, il compte également développer une ligne d’accessoires comme des remorques adaptées à divers véhicules, ainsi qu’un moteur électrique. Cette option, dotée d’une puissance de 1 à 2 CV, servirait à canoter en cas de mer d’huile et d’assurer en sécurité les entrées et sorties de chenaux. Plusieurs sont actuellement en phase de test.
Pour financer son projet à 170 000 €, François Tissier vient de lancer un appel à investisseurs. Pour l’instant, seuls des particuliers ont répondu, convaincus par le côté innovant du concept.