Basée à Vic-en-Bigorre (Hautes-Pyrénées), ISP System (95 salariés, 13 M€ de CA), fabricant d’équipements de précision pour l’industrie, la recherche et le médical, noue un partenariat avec le laboratoire palois IPREM. Ce nouveau programme de R & D collaborative vise à développer des capteurs photoniques d’analyse de biogaz et biométhane destinés à contrôler la composition du gaz pour les unités de méthanisation.
Une technologie plus efficiente
"Plusieurs dispositifs d’analyse de gaz existent déjà. Ces systèmes, même s’ils sont performants, restent relativement lents, ce qui nécessite d’avoir des stocks tampons de gaz. Nous allons mettre au point des capteurs qui pourront donner une alerte plus rapide et ainsi améliorer la productivité des unités de méthanisation. Nous sommes en discussion avec des grands donneurs d’ordre du gaz et du biogaz pour la mise au point du démonstrateur", explique Laurent Ropert, directeur général d’ISP System. Le programme en est au stade des demandes de financement.
Réduire les émissions de gaz à effet de serre
Un premier capteur d’analyse pour du gaz naturel est en d’ores et déjà en cours d’industrialisation. Il sera destiné à des applications pour les gros moteurs industriels tels que des groupes électrogènes et des moteurs de bateau. En parallèle, un autre projet R & D est en cours sur le dispositif de calibration des capteurs. "Le capteur permet d’améliorer la combustion des gros moteurs à gaz. La calibration nécessite l’utilisation de beaucoup de gaz qui sont relâchés dans l’atmosphère. Avec le procédé automatique de calibration que nous développons, les gaz ne seront plus rejetés. Cela s’inscrit dans une optique bas carbone. Aujourd’hui, les moteurs à gaz remplacent de plus en plus les moteurs à fioul lourd. Avec nos dispositifs, nous accompagnons ce mouvement en évitant les rejets de gaz à effet de serre", analyse le dirigeant.
Un projet autour des aéronefs bas carbone
ISP System consacre 12 % de ses heures travaillées à ses cycles de recherche et développement appliquée. Elle réalise de 5 à 6 programmes de R & D par an. Ainsi, dans le cadre du programme France 2030, elle a démarré l’an dernier, en partenariat avec Serma Ingénierie, le projet "Flycera" visant à développer des actionneurs électriques rotatifs intelligents et innovants pour la commande de vol des aéronefs bas carbone (drones, taxis volants, avions électriques ou hybrides). Ce programme, dont le budget est de 3,3 millions d’euros, s’achèvera en 2028. Il pourrait déboucher sur un investissement industriel de près de 5 millions d’euros afin de se doter d’une nouvelle usine avec à la clef la création de 80 emplois à l’horizon 2030.
Les nouvelles machines, clefs de l’export
Par ailleurs, ISP System met actuellement en place une démarche export vers l’Europe, la Chine et les États-Unis. À ce jour, l’entreprise réalise 30 % de son activité à l’international : la Chine représente son premier marché en ce qui concerne la partie "opto-mécanique". Elle ambitionne de progresser pour mieux commercialiser les dernières machines spéciales qu’elle a développées. "En ce qui concerne les machines spéciales, nous sommes positionnés sur des marchés de niche sur lesquels les fabricants standards ne savent pas répondre. Nous installons actuellement une machine spéciale à plusieurs millions d’euros pour le marché médical en Allemagne, car notre client n’a pas pu trouver un acteur pouvant le faire sur son territoire", conclut le dirigeant.
