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La SNCF accélère sur sa transition écologique pour réduire son empreinte carbone
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La SNCF accélère sur sa transition écologique pour réduire son empreinte carbone

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Pour réussir sa transition écologique, le groupe SNCF met l’accent sur la réduction de l’empreinte carbone de ses futurs achats. L’entreprise ferroviaire a présenté ses objectifs devant de nombreux chefs d’entreprise du Grand Est lors d’une rencontre au siège de la Région.

Thomas Ricchiuti et Matthieu Declerck attendent des actions concrètes du Groupe SNCF pour les aider à diminuer le bilan carbone de leur entreprise — Photo : Dorian Mao

C’est une session particulière qui se déroule dans l’hémicycle du Conseil Régional. Les élus régionaux ont été remplacés par 200 chefs d’entreprise du Grand Est, de tout type de secteurs d’activité. Une centaine d’autres assistent à la rencontre à distance. Face à eux, des cadres de la SNCF martèlent l’objectif affiché du groupe ferroviaire : la décarbonation.

"Si je n’arrive pas à vous embarquer, nous n’arriverons pas à décarboner la SNCF", lance Pascal Décary, directeur des achats pour le groupe SNCF. "Nous ne souhaitons pas que la décarbonation et les politiques RSE vous fassent fuir. Ce n’est pas une démarche du "y a qu’à, faut qu’on", on y va ensemble, on vous accompagne", complète Valérie Giraudon, directrice des achats de la branche Réseau de la SNCF.

Limiter l’empreinte carbone des fournisseurs

Dans ses engagements, la SNCF a identifié la nécessité de limiter l’empreinte carbone des fournisseurs du groupe. "80 % des émissions de gaz à effet de serre du groupe SNCF proviennent des achats, explique Yann Mazloum, directeur de la décarbonation des achats pour le groupe ferroviaire. La SNCF doit s’engager sur des facteurs financiers et extra-financiers pour réussir sa transition écologique et sociale".

"Les fournisseurs doivent être dans une dynamique de décarbonation. Dans tous les appels d’offres de la SNCF à venir sur le territoire du Grand Est, il y aura une note carbone accolée à votre entreprise. Celle-ci sera prise en compte dans l’attribution du marché", explique Pascal Décary.

Pour cela, la SNCF a déterminé un prix interne carbone (PIC). Celui-ci est de 100 euros la tonne de CO2 pour l’année 2024. "Avec ce système, cela signifie que nous sommes prêts à attribuer un marché à une entreprise avec un devis au coût plus élevé, mais avec une note carbone bien supérieure. En clair, il est possible que vous perdiez des marchés si l’empreinte carbone de votre entreprise est trop élevée", poursuit-il.

Des interrogations chez les chefs d’entreprise

Une annonce qui a suscité des questions parmi les dirigeants présents. La question de l’amélioration du bilan carbone est encore floue pour Thomas Ricchiuti, directeur général de l’entreprise Mario Ricchiuti basée à Bischwihr dans le Haut-Rhin, qui réalise des travaux de couverture et de zinguerie. "Nous n’avons que des chantiers et des fournisseurs locaux. Concrètement je ne vois pas comment on peut améliorer notre bilan carbone. Le PIC ne me semble pas très concret, il faut que la théorie passe à la pratique".

Même son de cloche chez Matthieu Declerck, représentant de l’entreprise Gaïal, basée à Colmar et spécialisée dans le désamiantage et la destruction : "Il faut vraiment trouver des actions concrètes à mettre en œuvre plutôt que de rester dans du langage technique, des mots dans un cahier. Il faut passer du papier à la réalité".

Au final, les deux Alsaciens s’accordent sur un point : "Ils ont forcément des choses à nous apporter. De leur côté aussi c’est le début pour toutes ces questions, on est tous dans le même bateau".

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