Les EMR en Normandie sont un véritable serpent de mer. Y a-t-il à présent une meilleure visibilité ?
Hubert Dejean de la Batie : Effectivement, on parle EMR depuis 12 ans avec l’ambition de créer une nouvelle filière industrielle autour. Nos voisins britanniques ont mis seulement 4 ans pour réaliser un champ dans le sud de l’Angleterre. La France est un pays compliqué. Les processus administratifs sont longs. Nous avons pourtant en Normandie des conditions extrêmement favorables avec le principal potentiel français de production d’électricité offshore. J’étais au Cap Fréhel l’été dernier quand le président de la République Emmanuel Macron a donné le feu vert au parc de Dieppe/Le Tréport. Je pense sincèrement que nous voyons aujourd’hui le bout du tunnel.
Quand commencera la production d’électricité ?
H. D. : La Normandie va disposer de trois parcs éoliens en mer (Courseulles-sur-Mer, Fécamp, et Dieppe/Le Tréport, NDLR) dont l’équipement et la maintenance vont reposer sur deux usines de production de turbines et d’assemblage des éoliennes (Le Havre et Cherbourg, NDLR) et de trois sites de maintenance (Caen-Ouistreham, Fécamp et Dieppe, NDLR). Il reste des recours à purger et nous ne maîtrisons pas le temps qu’il faudra. Les premiers kilowatts devraient être livrés entre 2022 et 2023.
La Région a beaucoup investi. Pour quel enjeu ?
H. D. : A Cherbourg, nous avons mis 100 millions d’euros pour financer des investissements liés aux besoins industriels et logistiques de la filière. Au Havre, Hervé Morin, le président de la Région, a décidé de mettre autant, mais pas tout pour l’éolien. Nous jouons aussi un rôle de facilitateur en aidant l’investissement à terre : préparation de l’écosystème économique, mise en place et adaptation des formations professionnelles… Mais un parc éolien, c’est 2 milliards d’investissement créant 750 emplois directs et 750 emplois induits.
