Hopium, MSC, Eastman... : les investissements qui marqueront 2023 en Normandie
# Industrie

Hopium, MSC, Eastman... : les investissements qui marqueront 2023 en Normandie

S'abonner

Innovation, recyclage, nouvelles lignes industrielles… De gros investissements sont attendus sur le territoire normand, dont certains parmi les plus importants d’Europe dans leur secteur comme celui de l’américain Eastman, qui compte mettre 850 millions d’euros dans la construction de son usine de recyclage de plastique à Port-Jérôme-sur-Seine.

Hopium a choisi d’implanter son futur site industriel dédié à la construction d'une voiture à hydrogène à Douains — Photo : DR

- Hopium : une voiture à hydrogène dans l'Eure

Premier constructeur français de véhicules à hydrogène haut de gamme, fondé par le pilote de course automobile professionnel Olivier Lombard, Hopium a choisi d’implanter son site industriel à Douains (Eure). Un véhicule innovant qui doit permettre de démontrer le potentiel de la technologie hydrogène dans la mobilité individuelle.

Les premières lignes de production seront mises en service à la fin de l’année 2024, et pourront atteindre une capacité de 20 000 véhicules par an. Un centre de R & D sera également installé sur le site eurois. Une berline dont la propulsion à hydrogène est possible grâce à un système pile à combustible haute puissance. La voiture possède 1 000 km d’autonomie pour un temps de remplissage de 3 minutes. Elle atteint 500 chevaux et 230 km/h en vitesse de pointe. Un modèle résolument haut de gamme, avec un prix envisagé d’environ 120 000 euros. Le projet pionnier d’Hopium promet, à terme, d’employer plus de 1 500 personnes. Selon les estimations de l’industriel, le site de Douains devrait pouvoir mettre sur le marché son premier modèle, nommé Hopium Mãchina, dès la fin 2025.

- MSC triple les capacités de son terminal havrais

L’armateur italo-suisse MSC va investir 700 millions d’euros sur le port du Havre — Photo : Kalyakan - stock.adobe.com

L’armateur italo-suisse MSC (110 000 salariés, 700 navires, chiffre d’affaires non communiqué), leader mondial du transport maritime en capacité de transport de conteneurs, va investir 700 millions d’euros sur le port du Havre via sa filiale Terminal Investment Limited (TIL). Cette filiale est spécialisée dans l’exploitation de terminaux de conteneurs (40 terminaux dans 27 pays). L’engagement financier de TIL concerne des portiques et outillages et doit permettre de tripler la capacité de stockage de deux terminaux de Port 2000 (Terminaux de la Porte Océane (TPO) et de TNMSC Terminaux de Normandie), le port à conteneurs en eau profonde du Havre situé dans l’estuaire de la Seine, qui peut accueillir des navires de plus de 16 mètres de tirant d’eau. Ce plan ambitieux doit, à terme, permettre à Port 2000 de devenir un hub majeur sur la rangée nord-européenne. Les travaux, démarrés en 2022, doivent se poursuivre jusqu’en 2028.

- Eastman bâtit une usine de recyclage plastique

L’entreprise américaine Eastman (14 000 collaborateurs dans le monde, 10,5 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2021), basée à Kingsport dans le Tennessee, a choisi le site de Port-Jérôme-sur-Seine, en Seine-Maritime, pour implanter la plus grande usine au monde de recyclage plastique. L’entreprise américaine projette d’investir jusqu’à 1 milliard de dollars (850 millions d’euros) dans la construction de cette usine qui permettrait de recycler environ 160 000 tonnes de déchets polyester difficilement recyclables (comme le PET ou les textiles colorés ou dégradés) par an. C’est le plus important investissement étranger en France de ces trente dernières années. Les retombées économiques seront très importantes pour le territoire normand, selon les prévisions d’Eastman : au-delà du montant d’investissement, 350 emplois directs et 1 500 emplois indirects devraient être créés dans les secteurs du recyclage, de l’énergie et des infrastructures. L’usine de recyclage devrait être opérationnelle d’ici 2025.

- Oxymetal double sa surface de production

Le site normand d’Oxymetal est dédié à la découpe série d’acier à plat au laser, ainsi qu’au pliage et à l’usinage — Photo : Sébastien Colle

Le groupe bordelais Oxymetal, spécialiste de la découpe industrielle, a inauguré fin septembre sa nouvelle usine dans l’Eure, à Verneuil-d’Avre-et-d’Iton. L’entreprise (350 salariés, 75 M€ de chiffre d’affaires), qui était locataire de l’usine précédente (située à 2 km), a consenti un investissement de 5 millions d’euros pour doubler sa surface de production avec un bâtiment de 3 500 m2 sur un terrain acheté aux collectivités locales. Le site normand d’Oxymetal est dédié à la découpe série d’acier à plat au laser, ainsi qu’au pliage et à l’usinage. Il produit plus de 4,5 millions de pièces par an. Soit, au total, 6 000 tonnes de matière travaillée chaque année (45 000 tonnes pour l’ensemble du groupe). Alors que l’usine d’Oxymetal compte 40 salariés, la direction prévoit de recruter 10 % d’effectifs en plus pour soutenir son développement. L’investissement d’Oxymetal dans l’Eure s’inscrit dans un programme plus vaste sur cinq ans de modernisation de ses usines françaises et de développement à l’international. « Verneuil est la troisième usine que nous démarrons en quatre ans, après Bordeaux en 2018 et Plzen en République tchèque en 2019 », précise le président d’Oxymetal. D’autres ouvertures dont programmées, avec notamment un nouveau site à Plzen dès 2023.

- Al Khaleej Sugar implante une sucrerie à Rouen

La future sucrerie rouennaise d'Al Khaleej Sugar pourrait employer 300 personnes — Photo : Nicolas Toussaint

L’entreprise Al Khaleej Sugar (AKS), basée à Dubaï aux Émirats arabes unis, envisage d’implanter à Grand-Couronne près de Rouen, d’ici 2025, une sucrerie capable de produire jusqu’à 800 000 tonnes par an de sucre blanc. Le projet AKS repose sur un modèle économique intégrant la logistique d’approvisionnement et la production sucrière. Le pré-acheminement terrestre des 4 millions de tonnes de betteraves sucrières nécessaires à la production se fera par voie ferroviaire. De plus, le process industriel intègre la construction d’une chaudière à biomasse, alimentée avec des déchets de bois permettant de produire 30 mégawattheures d’électricité. Avec à la clé un flux d’exportation de 30 000 à 37 000 EVP (unité de mesure d’un conteneur), dont 20 000 EVP seront acheminés par la voie maritime. Nécessitant un investissement de « plusieurs centaines de millions d’euros » financé par le Fonds souverain de Dubaï, la future sucrerie rouennaise pourrait employer 300 personnes. Elle devrait aussi créer un millier d’emplois indirects.

- Aurys Industries s’oriente vers une industrie 4.0

Aurys est le seul fabricant de miroirs en France, tous verriers confondus — Photo : Aurys Industries

Filiale du groupe Saint-Gobain de 1996 à 2021, l’entreprise manchoise Aurys Industries, spécialiste de la transformation du verre pour l’aménagement intérieur à Carentan-les-Marais, vole de ses propres ailes depuis juillet 2021. Installé sur un site de 30 000 m² d'ateliers d’où sortent chaque année plus de deux millions de mètres carrés de verre, Aurys est le seul fabricant de miroirs en France, tous verriers confondus. Aurys Industries (150 salariés ; 25 millions d’euros de chiffre d’affaires) réalise 50 % de son chiffre d’affaires à l’export dans dix-huit pays. L’international constitue une des priorités du dirigeant qui souhaite développer la part du chiffre d’affaires à l’export. Aurys Industries veut également investir dans la modernisation de son usine et s’orienter vers une industrie 4.0 : au total, quatre millions d’euros seront engagés dans les trois ans à venir à la fois pour automatiser et digitaliser nos outils de production.

- Skytech parie sur la Normandie

L’implantation de Skytech dans l’Eure s’inscrit dans le cadre d’une stratégie plus vaste qui comprend un développement soutenu à l’international — Photo : Sébastien Colle

Le spécialiste du recyclage des plastiques durs et complexes Skytech (4 M€ de chiffre d’affaires 2021) a choisi de quitter son site historique de Bonnières-sur-Seine, dans les Yvelines, pour s’installer dans l’Eure. Objectif : multiplier par cinq une production qui ne pouvait pas dépasser les 10 000 tonnes par an sur le précédent site. Un terrain de 42 000 m2 situé au Val d’Hazey et qui offre à Skytech de grands hangars pour installer ses longues lignes de productions et ses larges zones de stockage. Avec, au total, un investissement de 17 millions d’euros pour remettre en état le site et le transformer aux besoins de l’activité de recyclage des plastiques. L’installation en Normandie a permis à Skytech de recruter fortement depuis l’acquisition du site en 2021, faisant passer son effectif de 40 à Bonnières-sur-Seine à 106 sur le site du Val d’Hazey, avec un démarrage de la production au second trimestre 2022 et des recrutements essentiellement locaux. L’implantation de Skytech dans l’Eure s’inscrit dans le cadre d’une stratégie plus vaste qui comprend un développement soutenu à l’international. Ainsi, dès 2023, l’entreprise va créer une première filiale en Italie, près de Milan. Trois autres ouvertures de sites sont déjà prévues en Allemagne, Espagne et aux États-Unis.

- Normandise renforce ses capacités de production

Normandise Pet Food engage un plan d’investissement de 42 millions d’euros pour développer sa productivité — Photo : Normandise

Spécialiste de l’alimentation animale, l’entreprise Normandise, installée à Vire dans le Calvados, engage un plan d’investissement de 42 millions d’euros pour développer sa productivité et répondre à une demande en croissance des ventes mondiales en matière de petfood (nourriture pour animaux de compagnie) qui oscille entre 3 à 7 % par an. Un plan d’investissement qui devait à l’origine être mis en œuvre sur cinq ans, et sera finalement réalisé en deux ans, selon Jean-Charles Duquesne, codirecteur général de Normandise. La plateforme logistique de 18 000 m2, inaugurée en 2018, déjà trop limitée, va passer de 24 000 places de palettes à 36 000 palettes. L’entreprise normande qui compte désormais plus de 800 collaborateurs poursuit sa vague de recrutements, et propose une cinquantaine de postes supplémentaires.

- Ebusco s'installe à Renault Cléon

Fabricant de bus et cars électriques, la société néerlandaise Ebusco (siège social basé à Deurne) a choisi d’implanter son siège social et son unité de production en France à Cléon, près de Rouen, sur le site du constructeur automobile Renault spécialisé dans la fabrication de moteurs électriques. Au total, le constructeur au losange va louer 21 000 m2 à Ebusco dont la nouvelle usine devrait être opérationnelle d’ici fin 2023, avec une première capacité de production de 500 bus par an qui pourra être étendue en fonction des demandes du marché. « Les enjeux liés à la création d’emploi, à l’attractivité et à la mobilité décarbonée sur le territoire de la Métropole Rouen Normandie nous ont conduits naturellement à accepter d’accueillir Ebusco sur nos terres », souligne Thomas Denis, directeur général du site Renault Cléon. L’investissement prévu pour équiper le site et le mettre aux standards Ebusco devrait s’élever à 10 millions d’euros.

- Forterro veut quadrupler la taille de son groupe

David Coste, président de Forterro Europe de l’Ouest — Photo : Sambalis Fabiani

En forte croissance, le groupe Forterro, spécialiste des progiciels de gestion intégrée (ERP), dont le siège France est installé à Caen, mise sur la croissance externe pour se développer et pénétrer un nouveau marché géographique (Suisse, Royaume Uni), mais aussi compléter son portefeuille d’offres en touchant de nouveaux secteurs d’activités industrielles. Racheté pour un milliard d’euros par le fonds d’investissement Partner Group, Forterro s’est fixé comme objectif de quadrupler la taille du groupe dans les cinq ans qui viennent. Ce développement passera par la croissance organique de ses sociétés mais aussi par le rachat de nouvelles entreprises. Cinquante embauches sont prévues en France et en Europe en 2023.

- Thermocoax table sur une forte croissance

Thermocoax a investi 15 millions d’euros dans une usine ultra moderne à Caligny dans l’Orne — Photo : Isabelle Evrard

Après avoir investi 15 millions d’euros dans une usine ultra moderne à Caligny dans l’Orne (30 salariés), Thermocoax (49 millions d’euros de chiffre d’affaires dont 70 % à l’export) envisage d’ores et déjà d’investir dans un nouveau projet d’extension de 3 000 m2 supplémentaires afin de faire face à la demande croissante pour les produits dont Thermocoax s’est fait la spécialité : les plaques et câbles chauffants pour les industries nucléaire, aéronautique, aérospatiale et les fabricants de semi-conducteurs. Présent à la fois sur les secteurs du nucléaire (22 % du chiffre d’affaires), de l’aéronautique et de la défense (8 %), des turbines (10 %), de l’industrie premium (12 %), du spatial (5 %) et des semi-conducteurs (43 %), Thermocoax, qui a enregistré une croissance de 17 % en 2021, continue de tabler sur une croissance forte dans les années à venir. « Cette nouvelle usine va nous permettre d’asseoir notre plan de développement à cinq ans. Notre objectif est d’atteindre les 60 millions d’euros de chiffre d’affaires d’ici cinq ans », confirme Inès Hamon, directrice générale de l’entreprise.

Normandie Calvados Caen Orne Seine-Maritime Rouen # Industrie # Banque # Agroalimentaire # Plasturgie # Aéronautique # Automobile # Transport
Fiche entreprise
Retrouvez toutes les informations sur l’entreprise HOPIUM