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Hénaff s'engage aussi sur la transparence de sa démarche
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Hénaff s'engage aussi sur la transparence de sa démarche

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Le groupe d’agroalimentaire Hénaff a lancé en 2019 une démarche RSE de grande ampleur nommée BeGood 2030 avec pour objectif de travailler sur la protection de l’environnement, la communauté, le territoire, le bien-être animal et la qualité. Une ambition de long terme que le PDG, Loïc Hénaff fait partager aux éleveurs, fournisseurs, associations, invités à donner leur avis.

Loïc Hénaff, PDG du groupe du même nom a présenté les résultats 2020 de la responsabilité sociétale de l’entreprise — Photo : Isabelle Jaffré

Deux ans et demi après avoir lancé leur démarche Be Good 2030, Jean Hénaff, le groupe agroalimentaire de Pouldreuzic (280 salariés, 47,7 M€ de CA) a réalisé un point d’étape lors d’une "conférence des parties". Car au-delà de l’édition du traditionnel rapport RSE (responsabilité sociétale de l’entreprise), Loïc Hénaff, le PDG tient à échanger sur les résultats avec ses partenaires. Banquiers, des responsables de magasins Biocoop, des éleveurs, des associations de protection de la nature, des industriels de l’emballage, des distributeurs de viandes, etc. étaient ainsi réunis fin septembre pour prendre part à la conférence. "Je tenais à cette diversité des intervenants, explique Loïc Hénaff. On rêve d’avoir un impact positif sur notre environnement et pour cela, il faut écouter ceux qui ne sont pas d’accord avec nous. C’est aussi un moyen d’avoir des relations avec les autres acteurs du territoire."

Calcul des coûts sociaux et environnementaux

La démarche d’Hénaff se base sur le calcul d’une "triple empreinte", comme conceptualisé par Alan Fustec, de Goodwill Management. Il s’agit de mesurer la valeur économique créée par l’entreprise mais également le coût social et la valeur environnementale détruite. Exprimée en euros et en emplois, cette triple empreinte prend en compte l’impact direct, indirect (les fournisseurs) et l’induit, qui représente l’impact de la consommation des ménages et des impôts et taxes. En 2020, Hénaff affiche un impact total de 47,6 millions d’euros de valeur responsable créée dont 14,1 millions d’euros en impact direct.

Dans son rapport, l’entreprise révèle notamment que son coût social est de 1,2 million d’euros et que ce résultat a été "une vraie surprise […] car nous avions la conviction d’avoir un impact probablement nul". En cause, les coûts sociaux des écarts salariaux (entreprise et fournisseurs), suivis des coûts liés à la sécurité et la précarité de l’emploi. Sur ce point, comme sur les autres indicateurs, Loïc Hénaff ne veut pas cacher ni les réussites ni les manques de résultats. "Sur la réduction de notre consommation d’énergie par exemple, nous ne sommes pas bons", note le dirigeant lors de la conférence des parties. Loïc Hénaff détaille le résultat, noté 1 étoile sur trois possibles dans le rapport : "À Pouldreuzic, nous n’aurons jamais le gaz de ville. On fait autrement. Il y a des années, nous avions pensé au photovoltaïque, au petit éolien, mais rien ne convient pour l’instant. On continue de chercher", insiste-t-il.

L’enjeu du bien-être animal

Car les enjeux sont de taille, particulièrement pour Hénaff, transformateur de viande de porc, face à la question du bien-être animal. Le groupe s’est notamment engagé à trouver une alternative au caillebotis dans les élevages ou encore à l’arrêt des pratiques douloureuses (meulage des dents, castration, etc.). "Les porcelets sont castrés car cela provoque de mauvaises odeurs dans la viande, explique Loïc Hénaff. Nous participons au projet Finarbed, labellisé par le pôle de compétitivité Valorial pour minimiser le développement de ces odeurs mais aussi détecter les porcs restés odorants et élaborer des recettes pour valoriser tous les morceaux. Autre exemple, nous sommes pilotes sur le projet de la start-up Néo Tec Vision qui utilise l’intelligence artificielle pour mesurer le bon étourdissement des animaux avant l’abattage", cite le PDG, qui n’hésite pas, sur ces questions, à dialoguer avec les associations.

Le rapport RSE 2020 n'est pas un autosatisfecit pour autant. Si certains projets sont bien notés, le dirigeant le reconnaît volontiers : "c’est qu’on était déjà bon sur ces sujets comme la proximité de nos élevages ou l’excellence opérationnelle, qui font partie de l’ADN du groupe." Certains projets de la démarche ont, eux, été stoppés net par la crise sanitaire. Un travail "long", confie Loïc Hénaff. Mais pour lui, c’est bien le cheminement et l’amélioration qui comptent au-delà des ambitions, qui sont pensées à long terme.

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