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Hemerion veut révolutionner le traitement du cancer du cerveau
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Hemerion veut révolutionner le traitement du cancer du cerveau

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La biotech lilloise Hemerion a développé une technologie alliant traitement médicamenteux et laser pour la prise en charge du glioblastome, l’un des cancers du cerveau les plus agressifs.

Maximilien Vermandel, cofondateur et dirigeant de la biotech Hemerion à Villeneuve-d’Ascq — Photo : Julie Dumez

De praticien hospitalier à entrepreneur, il n’y a parfois qu’un pas. Maximilien Vermandel, physicien médical, l’a franchi en septembre 2020, date de la création d’Hemerion à Villeneuve-d’Ascq près de Lille. Avec quatre autres associés, dont trois docteurs issus du labo de recherche de l’Inserm du CHU de Lille, ils ont lancé leur start-up, convaincus d’apporter une réponse dans le traitement du glioblastome, cancer du cerveau au pronostic sombre. Objectif : faire passer le statut de cette maladie, de mortelle à chronique, grâce à un traitement combinant médicament et laser.

Concrètement, quelques heures avant l’ablation de la tumeur, le patient ingère une molécule venant se fixer sur les cellules tumorales. À l’issue de la chirurgie, le praticien illumine la cavité opératoire à l’aide d’un laser, ce qui active la molécule médicamenteuse précédemment ingérée. “La combinaison de ces deux phénomènes entraîne alors uniquement la mort de la cellule cancéreuse”, détaille Maximilien Vermandel. C’est après un premier essai clinique mené en 2018 au CHU de Lille dont les résultats démontrent “une approche vraiment pertinente” que ce dernier a décidé de piloter le déploiement à grande échelle de cette solution de rupture.

Déploiement rapide

Aujourd’hui, la phase 2 des essais cliniques est en cours, toujours au CHU de Lille. Une prochaine du même ordre doit débuter à Pittsburgh aux États-Unis dans un centre hospitalier de référence. Dix salariés ont rejoint la jeune pousse qui s’est au fil de ces derniers mois structurée : service réglementaire, affaires cliniques, R & D… Maximilien Vermandel veut aller vite pour espérer une mise sur le marché à horizon 2029. D’ici là, “la phase 3, qui consiste à démontrer statistiquement l’amélioration de la prise en charge d’un patient, sera forcément réalisée à l’international”, explique le dirigeant qui cible notamment les marchés américain et européen.

Prochaine levée de fonds

Depuis sa création, Hemerion a levé quelque 5 millions d’euros. En avril 2022, elle a bouclé un tour de table de 3,5 millions d’euros dont 2,55 millions d’euros auprès de Fira Nord Est 2 (Finovam gestion), CapTech Santé Nutrition, Nord France Amorçage et plusieurs business angels. L’opération est complétée par un prêt d’amorçage de Bpifrance d’un million d’euros. Et pour accélérer vers la phase 3, une prochaine levée est programmée cette année. La start-up peut d’ores et déjà s’appuyer sur des soutiens locaux, comme le Réseau Entreprendre Nord, la Région Hauts-de-France ou encore Hodéfi. Avec déjà plusieurs brevets déposés pour protéger sa technologie, la jeune pousse s’est également vue primer par le concours d’innovation I-Lab de Bpifrance. Des soutiens de poids favorables à la croissance de la start-up. D’ici 2029, Hemerion pourrait employer une cinquantaine de personnes selon Maximilien Vermandel. Et s’ouvrir entre-temps à de nouvelles aires thérapeutiques pour traiter d’autres cancers jusqu’à présent incurables.

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