Fondée en avril 2019 par James Taylor et Clément BaldeIlou, la start-up clermontoise Capillum (10 salariés) s’est fait connaître du grand public en participant récemment à l’émission télévisée "Qui veut être mon associé ?", sur la chaîne M6. Venus chercher 100 000 euros contre 5 % du capital, les associés fondateurs de l'entreprise de recyclage de cheveux sont repartis avec un deal à 200 000 euros contre 11 %, qu’ils ont finalement refusé à l’issue de l’émission.
"Entre le moment du tournage en septembre 2022 et la diffusion en janvier 2023, il s’est passé beaucoup de choses. À l’époque, nous étions encore en phase de pré-commercialisation", explique Clément Baldellou. Depuis, la jeune entreprise, qui veut créer la première filière complète de recyclage des cheveux (du coiffeur au réemploi) au monde, a fait ses preuves en commercialisant son produit phare : le paillage pour le jardinage à base de cheveux, collectés (via des kits) auprès d’un réseau qui compte aujourd’hui 3 500 salons de coiffure en France.
Une levée de fonds plus importante
"Le paillage est commercialisé depuis plusieurs mois sur notre site internet et il commence à entrer dans les rayons des réseaux de jardinerie. Nous avons aussi développé un produit de dépollution des eaux et des sols : pour l’heure proposé aux ONG, il sera commercialisé fin 2023", se félicite le dirigeant.
Capillum ambitionne désormais une levée de fonds plus importante, qui devrait intervenir à l’été. "Nous avions fait une première levée avec une banque en 2022, en haut de bilan, et un fonds régional. Ils devraient nous suivre pour ce second tour de table, qui devrait également inclure Eric Larchevêque et Isabèle Chevalier, les deux investisseurs qui nous ont proposé le deal dans l’émission de M6", confie Clément Baldellou, qui vise une levée de fonds supérieure au million d’euros.
Il faut dire que les perspectives de croissance sont très importantes pour la jeune pousse, qui a réalisé 360 000 euros de chiffre d’affaires en 2022 et ambitionne d’atteindre le million d’euros dès cette année. "Outre le paillage et la dépollution des eaux et sols, nous travaillons aussi sur la recherche médicale. Je ne peux pas trop en dire plus pour l’instant mais nous avons mis au point un procédé qui nous permet de récupérer la kératine du cheveu pour en faire des produits de soin de la peau", développe le dirigeant.
Une production en propre sous deux ans
Labellisée GreenTech Innovante par le ministère de la Transition Écologique et de la Cohésion des Territoires, Capillum vise aussi un développement auprès des collectivités et des forêts pour ses produits de paillage. "Nous avons participé à la plantation de 4 000 arbres équipés de nos disques de paillage et nous continuons aussi la R & D pour imaginer de nouveaux produits", poursuit Clément Baldellou.
Sous deux ans, Capillum ambitionne d’installer en propre, dans la région de Clermont-Ferrand, la première ligne au monde de tri et recyclage de cheveux. Pour l’heure, 22 entrepôts en France massifient la collecte des bacs de cheveux des salons de coiffure, parties prenantes de la démarche, avant d’être envoyés pour recyclage et transformation auprès d’un prestataire à Lille.
