Groupe Brousse : "Nos soucis sont plutôt venus des services de l’État"
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Groupe Brousse : "Nos soucis sont plutôt venus des services de l’État"

Le groupe marseillais Brousse a envisagé, en 2018, installer son siège bis sur un terrain dans la zone d’activité Athélia de La Ciotat. À cause de multiples contretemps administratifs, l’entreprise n’entrera pas dans ses nouveaux locaux avant la mi-2025.

Le futur complexe Quai Mistral verra le jour en 2025 — Photo : D.R.

Le groupe marseillais Brousse (CA : 91 M€ ; 74 salariés), distributeur de fruits secs et de produits de boulangerie-pâtisserie, a posé, en janvier 2023 à La Ciotat, sur Athélia V, la première pierre de son complexe baptisé Quai Mistral sur 8 500 m² de terrain. Un site qui devrait accueillir en 2025, non seulement les équipes de la société aubagnaise Arguydal (créée en 1985 et rachetée en 2017 par le Groupe Brousse) mais également des infrastructures dédiées à l’ensemble du groupe. Le site, qui représente un investissement de près de 10 millions d’euros, constituera la nouvelle identité de la marque Brousse. "Ce projet, nous l’avons imaginé en 2018 et nous l’avons lancé en janvier 2019", soupire Stephan Brousse, fondateur du groupe Brousse, aujourd’hui dirigé par ses fils, Fabien et Jérémy. Six années auront été nécessaires pour mener ce projet à bien, dont quatre années avant la pose de la première pierre. Pour un terrain pourtant situé sur une zone d’activités aménagée par la Métropole Aix-Marseille-Provence. "Nous imaginions nous installer dans nos locaux en 2022. Si nous avions été américains ou allemands, nous aurions sans doute abandonné. Trop d’instances différentes (mairie, métropole, État…) interviennent sur un même dossier pour que les choses soient fluides", poursuit-il. "Lorsqu’Emmanuel Macron est venu présenter son projet " Marseille en Grand ", il a demandé aux collectivités locales - qui souvent sur notre territoire ne s’accordent pas - de faire un effort pour coordonner leurs actions. Mais, dans le cadre de notre dossier, les soucis sont plutôt venus des services de l’État".

Problème de plan incendie

La Métropole a donné son accord au projet d’installation en mai 2020, après un an et demi d’instruction. "Là, nous nous rendons compte que pour lancer une construction, il faut une autorisation de défrichement de la zone, renouvelée tous les cinq ans et que la Métropole avait laissé passer cette échéance…" La PME décide de prendre en charge l’opération et fait une demande individuelle de défrichement. En avril 2021, la société signe le protocole foncier avec la Métropole et dépose son permis de construire. Mais, elle ignorait que la collectivité métropolitaine était en conflit avec la Préfecture sur le plan incendie de la zone d’activités. "Le dernier plan datait de 2015 et les services de l’État en réclamaient un nouveau. Afin de faire avancer le dossier, nous reprenons notre projet et nous incluons un système de défense incendie autonome, qui nous coûte 400 000 euros de plus. Ce plan est validé par les pompiers et nous déposons notre permis. Nous l’obtenons, en octobre 2021, de la mairie de La Ciotat". 48 heures après, la Préfecture juge le permis illégal et le terrain inconstructible et demande à la mairie de retirer son autorisation car la zone n’avait pas déposé son plan incendie. "Nous nous retrouvons une nouvelle fois bloqués". Par chance, la Mairie de La Ciotat n’avait pas retiré son permis et, après des mois de tractations et de médiation, les problèmes se résolvent. "Nous avons signé l’achat du terrain en mai 2022. Six années pour parvenir à monter un projet… En quoi le risque incendie du site d’entreprises de La Ciotat est-il lié à l’État ? Et, pendant ce temps-là, il faut boucler un dossier financier. Heureusement, nous avions signé avec les banques en janvier 2022, avant que les taux ne remontent et nous nous installerons finalement en 2025 sur le terrain que nous voulions".

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