Après plusieurs années de R & D, réalisées dans le cadre de projets collaboratifs, la société GIT (Galvanoplastie Industrielle Toulousaine), basée à Cugnaux (Haute-Garonne) et spécialisée dans le traitement de surface de pièces aéronautiques, est en capacité de proposer de nouvelles offres de services basées sur des procédés alternatifs au chrome VI (largement utilisé dans le traitement de surface, et considéré comme toxique). Dans la foulée de l’implantation d’une ligne "pilote", installée dès septembre 2022, qui lui a permis de démontrer la faisabilité de ses nouveaux process et d’engager des premiers lots de production, la PME de 72 salariés s’apprête à réceptionner deux lignes complémentaires. "L’objectif est à la fois de nous mettre en conformité avec la réglementation européenne Reach relative à l’utilisation de certaines substances chimiques dans les process de traitement de surface et de gagner en productivité", explique Jérôme Labhar, directeur général de GIT, qui rajoute : "Les phases d’études sont terminées. Les travaux vont pouvoir démarrer au second semestre 2023. Les deux lignes seront opérationnelles au printemps 2024". Le projet mobilise 3,5 millions d’euros sur la période 2023-2024.
Une sortie programmée du chrome VI
Cette opération est la suite logique de programmes recherche conduits en partenariat avec de grands donneurs d’ordres de l’aéronautique depuis la reprise de l’entreprise en 2012 par Jérôme Labhar et son associé Jean-Eric Loubet. L’ambition de GIT est de supprimer à terme l’utilisation de chrome VI. "Nos nouveaux process ont déjà été qualifiés par Liebherr et sont en cours de qualification auprès de Dassault et Safran", détaille le dirigeant. Si la société prévoit de lancer les premières productions avec ses clients historiques, elle compte très vite séduire de nouveaux clients. "Nos solutions sans chrome VI répondent aux attentes de la filière", souligne Jérôme Labhar. Le nouvel investissement doit également permettre à la société de répondre à des marchés pour des pièces de plus grandes dimensions (1,5 m pour l’une des deux nouvelles lignes, 2,5 m pour la seconde, contre 1,2 m pour l’outil déjà en place). L’objectif est aussi d’accompagner les montées en cadence.
Vers une nouvelle extension du site de Cugnaux
Après le coup de frein qui a suivi la pandémie de Covid 19, la société voit son carnet de commandes repartir à la hausse. En 2022, GIT a réalisé un chiffre d’affaires de 6,4 millions d’euros, en progression de 45 % sur 2021 et table sur 8 millions d’euros pour 2023. "Ce sera plus que les 7 millions d’euros réalisés en 2019, avant crise", souligne Jérôme Labhar, qui prévoit une croissance annuelle de l’ordre de 15 % sur les trois prochaines années. La société compte créer 15 à 20 emplois supplémentaires d’ici fin 2024. "Le plus difficile sera de trouver les bons profils", confie Jérôme Labhar. Pour faire face à cette dynamique de croissance, une nouvelle extension est dans les cartons, sur un terrain voisin du site actuel, où un nouveau bâtiment de 1 000 m2 pourrait être mis en chantier en 2024, pour s’ajouter aux quelque 5 600 m2 dont dispose déjà la société.
