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Gaston Mille se tourne vers l'export pour rebondir
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Gaston Mille se tourne vers l'export pour rebondir

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Gaston Mille, basée à Courthézon, fabrique des chaussures de sécurité. L'entreprise a connu une forte baisse de son chiffre d’affaires en 2020 suite à la pandémie de Covid-19. Pour rebondir, la PME de 58 salariés a choisi de se développer à l’international. Elle vient de créer une filiale commerciale à Kuala Lumpur, en Malaisie.

Nicolas Mille est aux commandes de Gaston Mille depuis 2013 — Photo : D.R.

Implantée à Courthézon dans le nord du Vaucluse, l’entreprise Gaston Mille, créée en 1912, conçoit et fabrique des chaussures de sécurité, qu’elle revendique à 80 % Made in France. Secouée par la pandémie du Covid-19, la PME de 58 salariés est aujourd’hui en croissance à deux chiffres et devrait retrouver en 2023 son niveau de chiffre d’affaires de 2019, soit 10,5 millions d'euros. "La crise sanitaire nous a fait chuter de près de 30 %. Le développement du télétravail et le chômage partiel n’ont pas contribué à la vente de chaussures de sécurité", rappelle Nicolas Mille, arrière-petit-fils du fondateur Gaston Mille, qui a acquis en 2019 l’ensemble des parts de l’entreprise. Depuis, l’entreprise, qui fabrique 400 000 paires de chaussures par an, a choisi de miser activement sur l’export, qui représente déjà 30 % de son chiffre d’affaires.

Elle vient ainsi de mettre en place, fin 2022, une filiale commerciale dans le Sud-Ouest de la Malaisie, à Kuala Lumpur, adossée à une structure logistique. "Pour cette création, nous avons été accompagnés par la chambre de commerce de Kuala Lumpur, qui nous a apporté son soutien. Pour vendre à l’international, il est aujourd’hui essentiel d’être réellement implantés dans les pays", poursuit Nicolas Mille, qui précise que la Malaisie est actuellement en très forte croissance. "La Chine a un peu perdu de sa puissance et beaucoup d’industriels européens ont mis en place des usines en Malaisie, tout comme aux Philippines, où il y a un fort potentiel de développement. Depuis ce pays, nous pouvons par ailleurs couvrir le Brunei, dont la croissance repose en grande partie sur le secteur des hydrocarbures". Le dirigeant prévoit qu’à terme la nouvelle filiale dégage 1 à 1,5 million d’euros de chiffre d’affaires.

Installé aux États-Unis depuis 2016

Un montant équivalent est également envisagé pour sa filiale américaine, créée en 2016 à Chicago et qui compte six salariés. "Nous réalisons actuellement un peu moins d’un million d’euros, mais notre croissance est à deux chiffres et les États-Unis sont les premiers consommateurs de chaussures au monde".

L’entreprise exporte également en Europe, notamment en Allemagne, en Pologne et en Italie. "C’est clairement l’international qui nous sauve. En France, le marché est mature et nous sommes stables depuis 2017. Nous ne progressons qu’en gagnant des marchés à nos concurrents. À l’export, comme aux États-Unis ou en Asie, nous trouvons une vraie croissance. En Malaisie, ils ont tout à construire. Il se crée sans cesse des usines, des immeubles. Le marché du pétrole est également en plein essor et nous proposons des chaussures spéciales pour plateformes pétrolières. Notre distributeur de Dubaï couvre ainsi l’Irak et l’Arabie saoudite".

Pour la commercialisation de ses produits, l’entreprise passe par l’intermédiaire de distributeurs, mais dans le cadre d’appels d’offres et de demandes particulières, les équipes de Gaston Mille peuvent être en contacts directs avec les clients finaux, comme Shell ou SLB (ex-Schlumberger) dans le domaine du pétrole.

Gaston Mille produit l’essentiel des chaussures sur son site de Courthézon et réalise notamment les semelles sur place. La partie haute de la chaussure est par ailleurs confiée à quatre usines, situées en Tunisie et en Inde. La PME importe également près de 100 000 paires en entrée de gamme depuis l’Asie.

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