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En demande, les entreprises mayennaises peinent à recruter
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En demande, les entreprises mayennaises peinent à recruter

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Pour les entreprises, la rentrée est marquée par la hausse des coûts de l’énergie. Le tissu économique mayennais s’inquiète, en outre, de ses besoins de recrutement, plus élevés qu’ailleurs, note le président du Medef Mayenne, Bruno Lucas.

Bruno Lucas, président du Medef Mayenne — Photo : Rémi Hagel

Si plusieurs sujets occupent la rentrée des patrons mayennais, deux sortent du lot : la hausse des coûts de l’énergie et les difficultés de recrutement. Malgré les difficultés de début 2022, le premier semestre a finalement révélé "un très bon niveau d’activité pour les entreprises mayennaises, y compris dans le tourisme et la restauration", constate le président du Medef Mayenne, Bruno Lucas, lors de sa conférence de rentrée le 6 septembre. Le taux de chômage, déjà faible, a baissé de 14 % en un an (à 4,8 %). Corollaire de cette situation, les entreprises rencontrent "de fortes tensions sur la main-d’œuvre, dans tous les corps de métier. C’est un frein au développement. La Mayenne est l’un des départements les plus touchés par ce phénomène. Les trois quarts des entreprises cherchent à recruter, c’est le taux le plus important des Pays de la Loire. On a 1 200 postes à pourvoir, dont les deux tiers dans l’industrie". Les deux tiers, également, sont en CDI.

À ce niveau de besoin, l’adéquation entre le vivier de candidats et les emplois proposés n’est plus évidente. "Auparavant, on trouvait la personne qui rentrait dans la bonne case. Aujourd’hui, 57 % des emplois demandent une adaptation au poste. On recrute sur le savoir-être, et on acquiert la formation ensuite. Pour cela, il nous faut des instances de formation très souples". Le Conseil régional des Pays de la Loire se positionne sur des dispositifs pour faciliter ces actions de formation", se réjouit Bruno Lucas.

"L’hiver peut bien se passer"

Comme partout, les entreprises subissent la hausse des coûts de l’énergie. "Ces coûts sont insupportables. Dans certains secteurs, ils représentent 20 à 25 % des dépenses. Certaines entreprises dont le contrat d’approvisionnement arrive à échéance jouent leur survie financière". Le Medef Mayenne va rencontrer prochainement des fournisseurs d’énergie, pour recueillir des conseils sur le renouvellement des contrats. "Il faudra voir comment l’État peut accompagner les sociétés confrontées à de lourdes pertes : report de charges ? Chômage partiel ?" Avec une difficulté : "L’État ne pourra pas intervenir autant que pour le Covid. Nous ne pouvons pas continuer le quoi qu’il en coûte". À ce jour, aucun arrêt de production n’est constaté en Mayenne.

Malgré ce contexte tendu, Bruno Lucas garde son optimisme. "Je pense que l’hiver peut bien se passer, si on ne subit pas de grands froids. Depuis deux ans, nous avons traversé des situations tendues, nous avons prouvé notre capacité à les surmonter". Il estime que la situation actuelle est en comparaison moins difficile à appréhender pour les entreprises que celle du Covid. "La Mayenne réagit plutôt bien. Il n’y a pas de projets de licenciement à ce jour. Nos PME et ETI sont souvent patrimoniales, le lien avec les salariés est fort. Les ajustements par l’emploi sont toujours plus faibles en Mayenne que dans d’autres départements".

Tendre vers une sobriété

Cela ne dispense pas d’entreprendre des démarches pour tendre vers une "sobriété", réclamée par Élisabeth Borne. "Réduire de 10 % n’est pas inaccessible, puisque déjà depuis dix ans, les entreprises réduisent de 1,5 % par an. C’est acceptable et même naturel. Pas besoin de se faire gronder pour tendre aux 10 %, tacle-t-il. Les chefs d’entreprise ne sont pas hors-sol. Ils sont citoyens, pères de famille". Et ceux qui n’ont pas la fibre environnementale sont de toute façon contraints par la réalité des coûts. Les entreprises pourront faire évoluer leur mode de chauffage, le déplacement des collaborateurs, et le process de production. "On peut agir rapidement sur les deux premiers. Il faudra plus de temps pour modifier les process. Mais on se trouve dans la même situation qu’en 1973. Il y a un choc et tout le monde a pris conscience de la situation".

Mayenne # Production et distribution d'énergie # Réseaux d'accompagnement # Politique économique # Ressources humaines