" Sans le soutien du plan de relance, reconnaît Olivier Martina, le directeur général de SPPP (Société de peinture de pièces plastique), nous aurions investi tout de même, mais plus prudemment. Juste avant la crise sanitaire, nous avions déjà le projet d'augmenter les charges d'équipes pour répondre à l'augmentation de la demande. " L'entreprise de Saint-Berthevin, qui travaille à 95 % dans le secteur de l'automobile, avait en effet un carnet de commandes bien rempli avant la crise et envisageait de développer la R & D pour diversifier ses activités.
Une usine en Mayenne, l'autre en Slovaquie
" Nous réalisons la peinture de pièces en plastique majoritairement de petite taille, explique Olivier Martina, qui sont rapportées sur la carrosserie, telles que des coques de rétroviseur ou des poignées de portière. Cela répond à des exigences de qualité importante et nous avons des compétences fortes que l'on peut transférer à d'autres activités. " D'autant que si la société mayennaise de 160 personnes, reprise par le groupe japonais Alpha Corporation en 2018, a une réelle dépendance au secteur automobile avec des clients constructeurs ou équipementiers, elle a peu de concurrence sur le territoire national, pour le moins sur l'ensemble de son savoir-faire. Ce qui permet à SPPP de travailler pour une clientèle dans toute l'Europe de l'Ouest, entre autres en France, en Allemagne et en Espagne. Elle est soutenue par un second site en Slovaquie de 200 personnes, qui travaille quant à lui pour des clients de la moitié Est du continent et jusqu'en Russie, accompagnant la croissance du secteur automobile dans cette partie de l'Europe.
Un objectif de 20 % hors secteur automobile
Dans chacune de ses unités en Mayenne et en Slovaquie, SPPP réalise 30 millions d'euros de chiffre d'affaires. À Saint-Berthevin, l'entreprise, qui compte aussi parmi ses clients l'unité sarthoise du fabricant de tracteurs allemand Claas, a enregistré une baisse d'environ 15 % de son chiffre d'affaires en 2020. Avec les investissements envisagés, elle entend rapidement retrouver son niveau d'avant crise et s'ouvrir d'autres portes : " Nous ne l'avions pas particulièrement envisagé avant le Covid, confie Olivier Martina mais l'objectif est maintenant de parvenir à environ 20 % d'activité en dehors du secteur automobile. "
3 millions d'euros d'investissement
Au total, l'entreprise mayennaise, d'où sortent chaque jour 40 000 pièces peintes, va investir environ 3 millions d'euros dans les trois années à venir, pour l'amélioration de ses process et en recherche et développement. Dans une démarche environnementale, 800 000 euros vont aussi être consacrés à l'installation d'un brûleur de COV, les composants organiques volatils. " L'investissement en R & D va nous permettre d'expérimenter des choses, indique Olivier Martina, pour orienter vers des marchés et des produits peut-être plus grand public, dans le secteur des transports et de la mobilité douce, à l'exemple des vélos électrique par exemple. Je veux positionner SPPP comme un apporteur de solutions dans notre domaine de l'application de peinture. "
