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Domain Therapeutics veut développer ses propres candidats médicaments
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Domain Therapeutics veut développer ses propres candidats médicaments

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La biotech Domain Therapeutics, installée dans le Bas-Rhin, lance ses études précliniques pour un candidat médicament destiné au traitement du cancer. Pour cette société habituée aux partenariats avec les géants pharmaceutiques mondiaux, c’est une première étape vers le développement d'un portefeuille propriétaire.

Pascal Neuville, le directeur général de Domain Therapeutics, veut développer le portefeuille propriétaire de candidats médicaments de la biotech alsacienne — Photo : ©DR

La biotech alsacienne Domain Therapeutics avance. La PME (CA 2019 : 3,4 M€, 5,2 M€ de produits d'exploitation, 92 collaborateurs) vient de lancer, sur deniers propres, les études précliniques pour un nouveau candidat médicament en immuno-oncologie. « C’est un mode de traitement par le biais duquel on aide le système immunitaire à se défendre seul contre le cancer », résume Pascal Neuville, le directeur général de la biotech installée à Illkirch-Graffenstaden (Bas-Rhin) et spécialisée dans la découverte et le développement de médicaments pour l'immuno-oncologie, la neurologie et les maladies rares. Ces études précliniques doivent durer un an.

« C’est la première fois que nous nous lançons dans un projet de ce type seuls », explique le dirigeant, qui veut développer le portefeuille propriétaire de Domain Therapeutics. La biotech a lancé fin 2019 une levée de fonds de 30 millions d’euros qu’elle compte boucler en 2021 afin de financer, notamment, les études cliniques qui suivront ensuite, mais aussi le développement de ses travaux sur le système nerveux central. Elle compte ainsi recruter une vingtaine de personnes « spécialement pour le volet immunothérapie ».

Un modèle économique mixte

Ces dernières années, la biotech a diversifié ses sources de revenus. Fondée en 2001 sous le nom de Faust Pharmaceuticals, elle est devenue Domain Therapeutics en 2008 lorsqu’elle a choisi d’ouvrir ses recherches à d’autres sociétés après avoir créé bioSens-All, une technologie de découverte de médicaments développée par sa filiale canadienne (12 personnes). L'entreprise estime avoir aujourd’hui « un modèle économique mixte à la fois créateur de valeur et générateur de revenus », selon Pascal Neuville.

Ces revenus sont tirés de partenariats particulièrement porteurs en 2020. En mai, la biotech a annoncé un paiement d’étape issu d’une collaboration avec l'allemand Merck KgaA Darmstadt. Le montant n’a pas été dévoilé mais, à terme, Domain Therapeutics devrait toucher 240 millions d’euros. En juin, elle a annoncé le renforcement de sa collaboration avec le géant pharmaceutique américain Pfizer. Un paiement initial dont le montant n’a pas été dévoilé non plus a été réalisé. Depuis 2018, Domain Therapeutics travaille également avec le groupe pharmaceutique allemand Boehringer Ingelheim.

Stratégie d'acquisitions

Dans l’idée de se diversifier, Domain Therapeutics s’est associé en 2017 à cinq sociétés de transfert de technologie (Satt). Pour chaque candidat médicament que la biotech veut mener à maturation, elle crée ainsi une start-up dans laquelle ces Satt sont impliquées. la biotech possède ainsi aujourd’hui des parts dans Find Therapeutics, lancé en 2020 à Montréal, Ermium Therapeutics, lancé en 2019 à Paris, et Seagull Therapeutics, lancé en 2017 à Illkirch-Graffenstaden.

Enfin, en 2020, Domain Therapeutics a également racheté deux sociétés strasbourgeoises, ex-filiales de la société biopharmaceutique australienne Bionomics Ltd. Prestwick Chemical (26 collaborateurs), spécialisé en chimie médicale, a été intégré à Domain Therapeutics, lui permettant de doubler ses capacités dans ce domaine. Neurofit (13 collaborateurs), qui réalise des tests comportementaux sur les animaux, est devenue une filiale.

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