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Dans l'Oise, les entreprises de transport souffrent de la crise du coronavirus
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Dans l'Oise, les entreprises de transport souffrent de la crise du coronavirus

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L’Oise est considéré comme l’un des principaux foyers du coronavirus Covid-19 en France, avec plus de 90 cas déclarés au 6 mars. Les conséquences de l’épidémie commencent à se faire sentir dans les entreprises, notamment de transport, l’un des secteurs les plus touchés avec le tourisme et la restauration.

Dans l'Oise, l'épidémie de coronavirus Covid-19 commence à avoir des répercussions sur les entreprises de transport — Photo : Gerhard Gellinger - Pixabay - CC0

« L’impact est violent, nous ne savons pas comment faire », se désole Emmanuel Grandière, dirigeant de GEFM, une entreprise de 17 salariés de VTC et de transport scolaire, basée à La Croix-Saint-Ouen, au sud de Compiègne (Oise).

Des dizaines d’annulations chaque jour

Depuis les premiers cas déclarés dans le département de l'Oise le 27 février, les annulations de clients se comptent par dizaine chaque jour. « Notre activité est réduite de 70 %. Cela concerne les VTC, mais aussi les transports scolaires, car nous transportons des élèves de Crépy-en-Valois, là où le premier Français est mort du virus », ajoute le dirigeant. Il a pris des mesures particulières dans son entreprise. « Nous ne venons au travail que le matin, nous évitons tout contact physique, nous appliquons le principe de précaution. Les chauffeurs ont pour consigne de ne pas serrer la main des clients et de les laisser mettre eux-mêmes leurs bagages dans le coffre. »

Emmanuel Grandière a également fourni des produits désinfectants pour chaque véhicule, ainsi que du gel hydroalcoolique pour les chauffeurs. Pour le moment, le dirigeant ne pense pas encore au chômage technique. « Je n’ai pas encore regardé la trésorerie mais on ne pourra pas tenir très longtemps à ce rythme-là », témoigne-t-il.

Les transporteurs s’attendent au pire

Les transporteurs routiers sont aussi touchés par les conséquences de l'épidémie. « Nous avons 37 % d’activité en moins, car des usines chinoises sont à l’arrêt, notamment dans l’automobile, et les pièces n’arrivent plus en France », annonce Mustapha Kherief, président de PKM Logistique, une entreprise de Clairoix qui emploie une soixantaine de salariés (17 M€ de CA en 2018). Dès le début de l’épidémie dans l’Oise, le dirigeant a mis en place des contrôles de température des chauffeurs tout au long de la journée.

D’autres transporteurs s’attendent au pire, comme Laurent Lelong, responsable du site du Meux des Transports Blochon Martin, dont les 55 chauffeurs se déplacent dans toute la moitié nord de la France. Beaucoup de ses clients lui demandent de remplir des certificats : « ils veulent savoir si nos chauffeurs ont séjourné dans des zones à risque, mais aussi leurs proches. Cela fait beaucoup de paperasse en plus, d’autant que les formulaires doivent être renouvelés tous les 14 jours, le temps d’incubation du virus ». L’entreprise travaille essentiellement pour le secteur du bâtiment. En temps normal, les commandes reprennent début mars mais, avec l’épidémie, Laurent Lelong craint une baisse de l’activité, pas encore mesurable aujourd’hui selon lui.

Une situation suivie heure par heure

Depuis une semaine, la situation est suivie heure par heure par la Fédération Nationale des Transports Routiers (FNTR) Picardie. « Nous informons les transporteurs des mesures mises en place par Bercy, comme les reports d’échéances fiscales ou les mesures de chômage partiel, notamment pour les entreprises qui ont des difficultés. Mais à ma connaissance aucune entreprise de Picardie n’y a eu recours pour l’instant », indique Nathalie Mascré, déléguée régionale de la FNTR.

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