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Pourquoi les conteneurs s'entassent à Bordeaux
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Pourquoi les conteneurs s'entassent à Bordeaux

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Alors que l’import-export bordelais doit faire face à un contexte international difficile – taxe USA sur les vins français et l’épidémie de COVID-19 – l'on observe depuis le début de l’hiver à Bordeaux la chute du trafic de conteneurs, liée notamment aux grèves et opérations « Port mort » répétées.

À Bordeaux, le blocage du port de Bassens, couplé à une grève des remorquages ont rendu impossible le déplacement des EVP – équivalent vingt pieds, autre nom des conteneurs – par voie maritime — Photo : JDE

Les habitués des bouchons de la rocade bordelaise l’auront remarqué, les conteneurs s’entassent dans la zone de fret de Bruges. Si du côté du développement économique de Bordeaux Métropole « il n’y a pas de souci », cet empilement est dû à une baisse d’activité du transport maritime, liée, entre autres, aux mouvements sociaux. « Nous n’avons eu aucune escale en janvier, et cela commence tout juste à reprendre », raconte Maud Guillerme, secrétaire générale de l’Union Maritime et Portuaire de Bordeaux (UMPB). En décembre, les mouvements de grève liés à la réforme des retraites ont démarré en France, les ports ont rapidement suivi.

Le mouvement s’est durci à partir de janvier, à raison de trois jours de grève par semaine ou d’opération « Ports morts ». À Bordeaux, le blocage du port de Bassens, qui reçoit la majorité des conteneurs arrivant sur la métropole, accompagné d’une grève des remorquages ont rendu impossible le déplacement des EVP ("équivalent vingt pieds", autre nom des conteneurs) par voie maritime. « Ajoutez aux blocages des ports les grèves des chauffeurs routiers et vous êtes immobilisés. Ces mouvements, ajoutés à la crise du coronavirus, ralentissent l’économie, c’est gênant pour les entreprises et les conteneurs s’entassent ou partent vers d’autres ports européens », poursuit Maud Guillerme.

Un phénomène national

Les grèves françaises profitent aux ports étrangers, où l’activité au niveau des porte-conteneurs augmente. Un bureau de recherche normand a ainsi mesuré, entre le 2 et le 16 janvier, l’impact des opérations de blocage sur deux grands ports français : Le Havre et Marseille. Là où le nombre d’escales est divisé par deux voire nul dans les deux villes, il explose à Bruges (Belgique, + 95 %), Barcelone (+ 61 %). La hausse est plus pondérée à Gênes (+ 25 %) et Anvers (+ 21 %).

À l’international, le bureau danois Sea Intelligence a mené une étude, diffusée par le journal Le Marin, qui évalue à 1,7 million le nombre de conteneurs gelés dans le monde. Cette situation est liée à la crise du coronavirus, provoquant le gel des activités portuaires et industrielles en Chine. Toujours selon Sea Intelligence, le déficit sur l’ensemble de l’année 2020 pour les ports mondiaux s’élèverait à plus de 6 millions de conteneurs. Le bureau danois estime les pertes mondiale sur le chiffre d’affaires à 350 millions d’euros chaque semaine pour les grandes entreprises du transport maritime.

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