Coronavirus : le groupe Omnium (Bouchara, Devred, Burton) s'attend à une reprise difficile
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Coronavirus : le groupe Omnium (Bouchara, Devred, Burton) s'attend à une reprise difficile

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Avec 560 magasins fermés à travers la France depuis le début des mesures de confinement, le groupe brestois Omnium, qui rassemble les marques Bouchara, Devred 1902 et Burton of London, s'organise tant bien que mal pour surmonter la crise. Son fondateur, Robert Lascar, anticipe une reprise qui s'annonce difficile.

— Photo : © D.R. Groupe Omnium

« À l’heure actuelle, nous avons 560 magasins fermés et aucune rentrée d’argent », soupire Robert Lascar, le président du groupe brestois Omnium (2 500 salariés, environ 500 M€ de CA), qui regroupe les enseignes de prêt à porter Devred et Burton, ainsi que les magasins de décoration, de linge de maison et d’arts de la table Bouchara, enseigne qui rassemble également les magasins anciennement connus sous la marque Eurodif, à l’origine du groupe.

Report des loyers : front commun face aux grandes foncières

« Nous avons fait appel au chômage partiel pour préserver nos salariés, et sommes parvenus à décaler des charges et certains loyers. Ça se passe plutôt bien avec les bailleurs privés, mais les grandes foncières ne veulent pas bouger. Nous faisons donc front commun avec d’autres acteurs car il semblerait impensable qu’on ne puisse rien obtenir d’elles », s’inquiète le président. Au-delà des magasins fermés, les ventes en lignes ont elles aussi sévèrement chuté. « Les gens n’ont tout simplement pas la tête à l’achat », analyse Robert Lascar, qui appréhende également la reprise.

Incertitude vis-à-vis des soldes

« Nous attendons les consignes en matière de sécurité sanitaire qui vont forcément nous impacter, en sachant qu’on ne s’attend de toute façon pas à une ruée dans les magasins à la fin des mesures de confinement », poursuit le président. « Nous avons de la trésorerie, mais elle a ses limites. Même si l’on sait qu’on ne fera pas de bons chiffres à la reprise, il faut vraiment qu’on se remette en état de marche le plus rapidement possible. Nous avons notamment fait des demandes auprès du gouvernement pour décaler les soldes : là encore, on attend les réponses. C’est pénible car nous sommes dans l’incertitude ».

« On ne retrouvera probablement pas une situation normale avant 2021 »

Pour faire face à la crise, le groupe Omnium a également dû réduire de 20 à 30 % ses stocks et ses achats, qui proviennent essentiellement de l’Union Européenne et d’Asie. « On joue aux dominos… Certains produits pourront être reconduits sur l’hiver prochain, d’autres seront en vente pour les soldes. Mais les soldes vont-ils seulement fonctionner ? Et même s’ils sont décalés sur juillet et août, avec seulement cinq ou six clients à la fois par boutique, ça va rester compliqué… Quoi qu’il arrive, on ne retrouvera probablement pas une situation normale avant 2021, et la plupart de mes confrères sont dans la même optique », conclut-il.

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