L’ouverture des marchés de concessions hydroélectriques à la concurrence crée l’inquiétude au sein de Société hydroélectrique du Midi (Shem), basée à Balma près de Toulouse. Cette filiale d’Engie, troisième producteur d’hydroélectricité en France (320 salariés, CA 2019 : 89,7 M€) s’inquiète des nouvelles avancées du projet de réorganisation d’EDF, baptisé Hercule. Les dernières discussions engagées entre l’État et l’énergéticien s’engagent vers un regroupement des activités hydroélectriques d’EDF (80 % des capacités de production nationales) au sein d’une nouvelle entité, baptisée EDF Azur, qui bénéficierait d’un statut de quasi-régie.
Seuls à se retrouver en concurrence
Cette situation permettrait de facto à EDF de sortir ces activités du régime actuel des concessions et d’échapper à l’ouverture à la concurrence réclamée par Bruxelles. Des décisions pourraient intervenir dès la fin de l’année 2020 pour une mise en œuvre à l’horizon 2022. Et la Shem craint d’être la victime collatérale de cette nouvelle organisation de marché. « Nous serions les seuls à nous retrouver face à une mise en concurrence », constate Cyrille Delprat, directeur général de la Shem. Très concrètement, la filiale toulousaine d’Engie craint de perdre certaines de ses concessions, sans avoir la possibilité d’en gagner d’autres. À ce jour, ses concessions échues dans les vallées d’Ossau, du Louron et de la Têt, représentent déjà 40 % de sa production.
"Être associés aux discussions"
Pour la Shem, qui a investi 37 millions d'euros dans ses installations en 2020, il s’agit d’assurer la pérennité des emplois dans ces vallées des Pyrénées et la viabilité même de son entreprise. « À ce stade, nous demandons à ne pas être exclus des débats. Nous sommes ouverts à la négociation, encore faudrait-il être associés aux discussions », insiste Cyrille Delprat.