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CLS Brest : Une activité drone complémentaire du satellite radar
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CLS Brest : Une activité drone complémentaire du satellite radar

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Le groupe toulousain CLS a décroché un contrat pour de la surveillance maritime par drone. Une nouvelle activité qui sera basée sur le site brestois, qui gère déjà la surveillance des pollutions maritimes grâce à son radar de Plouzané.

— Photo : Le Journal des Entreprises

De l'analyse d'images satellite à celles prises par des drones, il n'y a qu'un pas. CLS, l'ETI toulousaine, fournisseuse de données satellitaires, a décroché un nouveau contrat de deux ans pour 10 millions d'euros avec l'Agence européenne de sécurité maritime (EMSA), dans le but d'utiliser des drones, en complément des satellites pour la surveillance maritime.

Brest, référence dans le maritime et le spatial

C'est sur le site brestois (Plouzané) de CLS que seront basées les équipes dédiées. « Deux personnes supplémentaires sont en cours de recrutement. Si cela fonctionne bien, d'autres embauches suivront. Nous cherchons des profils de gens ayant une expérience terrain et d'analyse d'images. Un peu des moutons à cinq pattes ! Mais on a l'habitude à Brest. Souvent, ils viennent de la Défense », explique Vincent Kerbaol, directeur du site brestois de CLS. Ce dernier avait créé Boost Technologies, spécialisé dans l'exploitation d'images satellites radar au Technopôle de Brest. Son entreprise (10 salariés ; un million d'euros de chiffres d'affaires à l'époque) a été rachetée en 2008 par CLS. La première croissance externe d'une longue série pour le Toulousain. « Pour ce qu'on voulait faire, je savais qu'il fallait s'adosser à une entreprise plus importante. » En effet, CLS a ensuite pu investir quatre millions d'euros à la pointe bretonne, dans un radar, inauguré en septembre 2009. « Cet équipement nous permet de recevoir nos propres données d'imagerie satellitaires radar. Mais l'investissement ne se serait pas fait sans l'écosystème breton, avec l'IMT Atlantique (ex Telecom Bretagne), Ifremer, l'UBO). Ce monde académique et de la recherche avait à l'époque exprimé un intérêt. Boost Technologies, seule, ne pouvait pas faire cet investissement », indique Vincent Kerbaol. Grâce à ce radar, Brest, déjà une référence dans le domaine maritime, se dote d'une expertise spatiale. Dès lors, CLS décroche de nouveaux contrats pour son site brestois. Notamment le programme CleanSeaNet (surveillance de la pollution maritime), opéré par l'Agence européenne de sécurité maritime (Emsa). Avant d'avoir le radar, Boost Technologies puis CLS travaillaient déjà avec l'Emsa mais pour de la formation par exemple. « Ils nous disaient qu'ils reconnaissaient notre compétence mais que nous n'étions pas éligibles car nous n'avions pas notre propre antenne. »

Nouvelle organisation

« On est très opérationnel à Brest. Nous n'avons pas de fonctions supports. On reçoit les données satellites radar et on les analyse pour différentes agences, principalement européennes », poursuit le directeur. Récemment, le groupe CLS, qui connaît une croissance de 8 à 10 % par an, s'est d'ailleurs réorganisé. « Avec 650 salariés, dont la moitié à l'étranger et de nombreuses croissances externes ces dernières années, il fallait réfléchir à notre organisation. On a mis tout le monde à profit pour une réflexion collaborative. » Aujourd'hui, CLS est passé d'une organisation par technologies à une organisation par compétence et orientée vers le client. Six domaines ont été identifiés : gestion durable des pêches, surveillance environnementale, Énergie et Mines, Gestion des flottes, Sécurité Maritime et Espace.

En plus de la sécurité maritime (50 % de l'activité), le site brestois, (30 salariés ; environ 10 millions d'euros de chiffre d'affaires), s'occupe aussi de surveillance de la pêche (20 %). « Sur ce marché, nous avons été mis à mal depuis deux ans et l'arrivée de grands groupes comme Airbus ou Thales. Ils ont plus l'habitude des interlocuteurs étatiques liés à la Défense. On a plus l'habitude des agences civiles. Mais on ne désespère pas. » Brest se diversifie aussi en participant à d'autres branches de CLS comme la surveillance environnementale, et l'Énergie et Mines avec l'analyse de données satellitaires des déplacements du sol pour les mines à ciel ouvert par exemple.

Pour se développer, le directeur de Brest mise sur le développement du marché de la surveillance par les drones. « Ce n'est pas si éloigné de ce qu'on fait avec les images satellites radar, constate-t-il. Pour le contrat avec l'Emsa, on s'est associé avec un spécialiste des drones, le Portugais Tekever. Mais en postulant, on s'est aperçu que même en n'y connaissant pas grand-chose, on n'était pas si éloigné des autres acteurs. C'est un marché naissant. Il y a tout à faire ».

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