L’idée avait été lancée avant la crise sanitaire : en partenariat avec l’enseigne Metro, la société Bioplants, aux Ponts-de-Cé, spécialisée dans la production d’herbes aromatiques bio, lance une nouvelle gamme de produits, des micropousses comestibles, avec laquelle elle va fournir le grossiste alimentaire. Appelée Inouï et composée de 10 produits, elle s’adresse aux professionnels de la restauration.
10 000 à 12 000 unités par mois
"Cette diversification est pour nous très importante, confie Angel Rodriguez, directeur général de Bioplants. Nous cherchions depuis septembre dernier un partenariat pour cette nouvelle gamme. Nous avions travaillé dessus avec Métro depuis quelques années et ce sont tout naturellement les sites de l’enseigne qui seront les premiers à la distribuer. Nous allons tout d’abord tester les produits dans un rayon de cent kilomètres autour d’Angers, pour favoriser les circuits courts." La gamme Inouï développée par Bioplants est pour l’entreprise des Ponts-de-Cé une réelle ouverture vers un nouveau marché. Jusqu’alors, l’entreprise filiale du groupe familial suisse Max Schwarz-AG Villigen produisait des plantes aromatiques bio en pots, vendues dans les rayons fruits et légumes de la grande distribution et des magasins spécialisés. La société, qui a réalisé 3,3 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2022, contre 2,6 millions d’euros en 2021, se tourne désormais aussi vers la clientèle professionnelle. "Nous avons travaillé cette nouvelle gamme avec des chefs angevins pour mieux coller à leurs attentes, confie Angel Rodriguez, nos plantes aromatiques en pot n’étant pas très adaptées à eux. Nous avons aujourd’hui 10 références et la gamme va s’étoffer. Les micropousses sont conditionnées en huit barquettes compostables livrées dans des cartons recyclables. Nous avons prévu pour le lancement une production de 10 000 à 12 000 cagettes par mois."
Un rendement supérieur
Avec Inouï, Bioplants diversifie donc ses marchés et sa production, en dédiant dans son site des Ponts-de-Cé, dans lequel elle a investi 8,7 millions d’euros, une petite partie à cette nouvelle production, celle-ci ne nécessitant pas beaucoup de surface. "La rotation des micropousses est très élevée, précise Angel Rodriguez, neuf fois supérieure à celle des plantes aromatiques en pot, ce qui nous permet beaucoup plus de turn-over. Pour les chefs qui les utilisent, les arômes sont plus concentrés et le produit plus riche en protéine, avec une utilisation possible toute l’année, comme dans des salades l’été et des soupes l’hiver." L’entreprise, qui emploie 15 personnes en CDI auxquelles s’ajoutent 4 équivalents temps plein avec des emplois saisonniers, dispose depuis son installation dans son nouveau site des Ponts-de-Cé de près de 15 000 m2 de serres, dont l’équipement est très automatisé, et produit plus de 3 millions de pots de plantes aromatiques par an, commercialisés dans le Grand Ouest et en région parisienne. Un secteur géographique vers lequel elle pourrait bien dans un second temps orienter aussi la distribution de ses micropousses.
