L’année 2022 s’annonce sous les meilleurs auspices pour BinHappy. Spécialisée dans le tri et le traitement des bio-déchets, l’entreprise dirigée par Maélis Lassarat De Witte a reçu le premier prix Normandy4Good récompensant les entreprises normandes engagées dans l’économie à impact positif. Elle a également été sélectionnée dans la nouvelle promotion du Fast Forward Agrifood de l’Agence de développement Normandie.
BinHappy a été créée pour "dévier de l’incinération un maximum de déchets valorisables et les déchets alimentaires en compost ou en biogaz", explique Maélis Lassarat De Witte, qui a co-fondé BinHappy il y a quatre ans. L'infirmière de formation a mis en pratique, à grande échelle, ce qu'elle faisait dans son foyer : réduire ses déchets et privilégier la mobilité douce. Elle a démarré son activité en collectant juste quelques kilos auprès de restaurateurs. Elle récupère, à présent, sept tonnes en moyenne par semaine de bio-déchets auprès d’une soixantaine de restaurants. Les déchets collectés sont acheminés dans une usine de méthanisation auprès d’Yvetôt. "Une tonne de biodéchets produit 150 m3 de biogaz", précise la présidente. BinHappy s’intéresse désormais à la valorisation de la coquille Saint-Jacques dans un autre projet baptisé "JackLab".
Bientôt une agence à Caen
BinHappy vient également de s’installer sur une nouvelle plateforme logistique de 300 m2 de bureaux et autant pour le stockage, à Montivilliers, près du Havre. L’entreprise, qui rayonne aujourd’hui de Rouen à Fécamp, en passant par Deauville, projette également d’ouvrir une agence dans le secteur de Caen. Un développement qui ne l’éloigne pas de ses convictions humaines et environnementales. "Nous voulons être agréés ESUS (entreprise solidaire d’utilité sociale, NDLR). Je me suis lancée dans l’entreprenariat pour le côté humain. C’est indispensable d’avoir des valeurs sociales fortes", estime Maélis Lassarat De Witte dont la démarche s’accompagne de pédagogie. "Quand nous proposons une prestation, nous sensibilisons le personnel de cuisine ou les convives, pour leur faire comprendre l’importance du tri, ce que l’on trie, comment on trie…"
Se tenir prêt pour 2024
L'entreprise est en pleine croissance comme en témoigne son chiffre d'affaires, passé de 196 000 euros en 2020 à 500 000 euros fin 2021. La direction de BinHappy espère atteindre le million d'euros de chiffre d'affaires en 2022. "L'équipe doit passer à douze collaborateurs cette année. Notre objectif est de devenir un acteur incontournable de la Haute-Normandie", annonce la présidente de la start-up havraise.
L’entreprise havraise se dit prête à répondre aux exigences de la loi Grenelle II de l’Environnement, qui impose notamment aux collectivités et professionnels qui produisent plus de dix tonnes de déchets alimentaires par an de les valoriser. "Au 1er janvier 2024, tous les professionnels auront l’obligation de valoriser leurs déchets alimentaires et les collectivités devront proposer des solutions aux particuliers, avec des bornes d’apport volontaire par exemple, du compost de proximité, de la collecte de bio déchets en porte à porte", précise la présidente de BinHappy. "En 2024, on ne devra plus trouver de déchets fermentiscides dans les poubelles d’ordures ménagères."
