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Babymoov : "Bâtir une équipe franco-chinoise pour quintupler notre activité en Asie"
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Babymoov : "Bâtir une équipe franco-chinoise pour quintupler notre activité en Asie"

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Cofondateur et directeur général de Babymoov, PME clermontoise spécialisée dans le matériel de puériculture, Laurent Windenberger s’est expatrié en juillet 2021 à Hong Kong, pour un an, avec femme et enfants. Un changement radical et atypique que le patron met à profit pour relancer l’activité de la filiale asiatique de la PME auvergnate.

Arrivé à Hong Kong à l'été 2021, le cofondateur et dirigeant de Babymoov va notamment travailler à structurer les équipes commerciales et marketing de la filiale asiatique — Photo : DR

Quand la matinée débute à peine en France, il est presque l’heure de l’apéritif à Hong Kong. Un détail que précise Laurent Windenberger comme pour confirmer sa bonne adaptation à l’autre bout du monde en pleine pandémie. Le cofondateur et directeur général de Babymoov (CA 2021 : 60 M€ ; 125 salariés), PME clermontoise spécialisée dans la distribution d’équipements de puériculture, s’est installé en août 2021 au sein de la Cité-Etat pour une mission d’un an, avec femme et enfants.

"C’est un lieu d’inspiration, cosmopolite, qui me bouscule, me challenge. Un cœur qui bouge, qui vit, où tout va très vite. On y trouve des moments de créativité et d’échanges. C’est une ville d’opportunité", raconte le presque quinquagénaire. Installé dans la banlieue de Hong Kong, à cinq minutes de l’École française où sont scolarisées ses filles, Laurent Windenberger revient sur leur arrivée dans un "pays sous cloche", Covid-19 oblige.

"L’avantage d’arriver dans une ville coupée du monde, c’est que les gens ne voyagent pas et sont disponibles, ce qui nous a permis d’avoir des connexions très rapides et de créer des liens. Pour le réseau, c’est fabuleux. On discute avec des chefs, des financiers, des créateurs. J’ai été intégré au club French Founders, je participe à des échanges avec la CCI locale qui est très active. Un ami américain m’a fait entrer dans un club baptisé Circle Founders avec des gens inspirants et qui partagent leurs expériences et réussites en Chine", décrit-il.

Multiplier par cinq le chiffre d’affaires

Laurent Windenberger s’est expatrié à Hong Kong pour un an afin de remettre de l’ordre dans la filiale asiatique de Babymoov et faire décoller les ventes sur place — Photo : DR

La présence du dirigeant à Hong Kong revêt un intérêt stratégique pour Babymoov. "Cette mission a deux objectifs : d’abord, créer une nouvelle dynamique au sein de notre filiale de distribution en Asie pour laquelle on souhaite multiplier le chiffre d’affaires par cinq d’ici 2025 et atteindre les 10 millions d’euros. Pour cela, il y a un vrai coup de boost à donner sur les marchés asiatiques à commencer par la Chine, mais aussi la Corée, l’Indonésie, le Vietnam, Hong Kong, Singapour et la Thaïlande. C’est la zone du monde où il y a le plus gros challenge en termes de levier de chiffres d’affaires", plaide-t-il.

Selon lui, être sur place facilite la prise de décision. "Concrètement, je travaille à structurer les équipes commerciales et marketing, recruter un directeur de filiale (3 personnes, NDLR) et choisir avec quels partenaires on va travailler en physique et sur le digital. Le deuxième objectif est de renouer et renforcer les liens avec nos sous-traitants, qui s’étaient délités avec le Covid."

Peser dans les négociations

"Mais on cherche aussi à remettre en place un rapport de force, une pression. Il était parfois un peu facile de nous augmenter les prix sur les matières premières et le transport. Négocier en face-à-face est plus facile", détaille le dirigeant, qui supervise aussi les travaux de rénovation des bureaux. Objectif ? "Redonner une nouvelle dynamique et renforcer le lien avec des équipes qui ont vécu un confinement de près d’un an".

"Aujourd’hui, notre activité en Asie est gérée par un partenaire qui commercialise nos produits sur TMall (Amazon chinois, NDLR), un responsable Babymoov à Shangaï et un agent à Hong Kong. Comme on est loin d’eux, c’est pertinent de bâtir sur place une équipe franco chinoise dont la mission est de faire décoller la marque. On monte une équipe avec des distributeurs, des agents, des consultants externes qui feront le lien entre Clermont-Ferrand, la filiale et nos partenaires. Le chantier porte à la fois sur le développement de nos ventes en ligne et en points de vente", anticipe Laurent Windenberger.

L’atout principal de Babymoov sur le marché asiatique selon lui ? "Ce qu'on appelle le 'French art de vivre', très recherché ici. Notre priorité est de construire la réputation de notre marque sur ces marchés", explique le dirigeant, qui avoue : "Jusqu’à aujourd’hui, on y était allé un peu à tâtons. Pour réussir, il faut y aller beaucoup plus fort, investir et s’engager."

Immersion en 1997

Hong Kong ne lui était pourtant pas inconnu. Avant de lancer Babymoov, il y avait déjà passé plus d’un an pour un stage de fin d’études à SupdeCo Clermont. C’était en 1997. "Hong Kong était déjà une plaque tournante du commerce mondial, ça coïncidait avec les débuts de la Chine comme usine du monde. Cette immersion m’a permis d’apprendre à faire du sourcing, dénicher des produits prometteurs, visiter des usines, rencontrer des fabricants locaux, faire du contrôle qualité et nouer des partenariats. C’est à cette époque que je me suis aperçu que les relations étaient culturellement très importantes dans les affaires. On discute d’égal à égal dans un respect mutuel", se souvient le dirigeant. "Mon attachement à l’Asie a démarré à ce moment-là."

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