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Kipopluie s’adosse à Soprema et continue d’innover dans la réutilisation des eaux pluviales
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Kipopluie s’adosse à Soprema et continue d’innover dans la réutilisation des eaux pluviales

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Spécialisée dans la réutilisation des eaux pluviales, la PME girondine Kipopluie vient de s’adosser au géant français de l’étanchéité et l’isolation Soprema. Face aux enjeux croissants de rationalisation de la ressource en eau, elle travaille activement à étendre son offre vers une nouvelle solution de refroidissement des sols.

Jacques-Albert Roussel, PDG de Kipopluie, présente Kipovison, innovation de gestion des eaux pluviales commercialisée fin 2019 — Photo : Romain Béteille

Depuis l’annonce fin mars du "Plan eau" gouvernemental, le téléphone de Kipopluie (environ 20 salariés, plus de 2 M€ de CA) n’arrête pas de sonner. L’entreprise, créée en 2005, est pionnière de la récupération des eaux de pluie de toiture. "On estime qu’il pleut entre 800 et 1 000 litres d’eau au mètre carré par an (500 millions de mètres cubes en France). Nous récupérons cette eau pour permettre à nos clients de la réutiliser", explique Jacques-Albert Roussel, PDG et fondateur de l’entreprise basée à Mios (Gironde), où elle conçoit et assemble ses produits, et propose une offre complète d’étude, de pose et d’entretien.

Une nouvelle force de frappe

La société vient d’accueillir un nouvel actionnaire majoritaire, l’industriel strasbourgeois Soprema (3,74 Md€ de CA, plus de 9 700 salariés), spécialisé dans l’étanchéité et l’isolation. "Il est désormais actionnaire à 80 %. Nous restons autonomes et en maîtrise complète de notre savoir-faire, mais nos perspectives sont désormais nationales, européennes et mondiales", révèle ainsi Jacques-Albert Roussel. "Nous allons pouvoir quintupler notre capacité de production et dupliquer notre modèle autour d’un projet industriel commun. Soprema va ainsi pouvoir proposer des toitures végétalisées autonomes en eau", poursuit le PDG.

Après le développement de cuves et de systèmes de filtration et l’obtention de plusieurs brevets, Kipopluie a commercialisé fin 2019 Kipovision, un système de gestion des eaux pluviales pour en optimiser la réserve. Doté d’un écran tactile et utilisant notamment les données de Météo France, il promet une économie de 75 % pour les bâtiments industriels et collectifs. L’eau de pluie est réutilisée pour de multiples usages, notamment les toilettes, laveuses de sol ou l’arrosage des espaces verts. Cet équipement, doté d’une capacité de 500 litres, est aussi développé dans un plus petit modèle pour l’habitat et le "petit collectif". "La pluviométrie évolue avec le changement climatique. Elle devient plus abondante mais moins fréquente", poursuit le cofondateur. "Notre bureau d’études va dimensionner un volume adapté à chaque projet", le tout en partageant le réseau existant plutôt que d’en créer un second.

Refroidir les sols

La PME adresse autant les collectivités (sept collèges en Gironde, l’Arena de Floirac…) que les entreprises comme Leroy Merlin, Dassault Aviation ou, plus récemment, des projets démonstrateurs de grande dimension pour Zalando ou Maisons du Monde. Elle travaille actuellement à la création de Kipogreen, un nouveau dispositif pour "utiliser la froideur des eaux de pluie, stockées sous terre, et la diffuser sous dallage pour refroidir jusqu’à 3 000 m2 de sols". Le dispositif pourrait notamment être utilisé pour refroidir les cours d’écoles ou les places publiques.

Pour accompagner la commercialisation de Kipogreen "d’ici un an et demi", la société va investir environ un million d’euros pour construire un nouveau bâtiment "de 1 500 à 2 000 m2". Son logo, une grenouille bleue, se verdira pour l’occasion. Le marché de Kipopluie, adossé à l’éléphant de Soprema, ne risque pas de se tarir. "Le besoin est là", termine Jacques-Albert Roussel.

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