Huit restaurants mijotant sous un seul couvercle. C’est le modèle de Marmites, la marque ombrelle créée fin 2020 par Benjamin Tack et Sébastien Descamps, qui abrite huit enseignes de restauration. Avec chacune, son identité et ses recettes propres, depuis Basse-Cour, le spécialiste du poulet fermier frit, à Hashtag Blanquette, le bistrot traditionnel, en passant par Di Lumé, le traiteur méditerranéen. Mais toutes ont un point commun : elles se partagent les mêmes cuisines, et le même modèle de distribution, en livraison, via les plateformes phares du secteur, ou à emporter. Ce fonctionnement en "dark kitchen", développé depuis début 2021 avec une première cuisine lilloise, se voit renforcé depuis avril par l’ouverture d’un second lieu, à Marcq-en-Barœul, qui porte les effectifs à une quinzaine de salariés. Plus vaste, ce "food court digital" regroupant quatre enseignes va permettre aux deux entrepreneurs de faire évoluer leur modèle, avant une montée en puissance.
Renforcer la vente à emporter
"À Lille, notre première cuisine propose une borne de commande pour la vente à emporter, mais elle est vraiment conçue pour la livraison, via Uber Eats ou Deliveroo. À Marcq, nous mettons davantage l’accent sur la vente à emporter, plus rentable pour nous, avec un lieu plus visible et plus accueillant. Les clients peuvent attendre leur commande en regardant nos équipes la cuisiner, en toute transparence. En 15 minutes, ils repartent avec leur repas", détaille Benjamin Tack. Après une première carrière chez des grossistes alimentaires, l’entrepreneur a monté une start-up de cybersécurité, SSL247, revendue en 2020. Il s’est ensuite associé avec Sébastien Descamps, directeur artistique dans la publicité, autour d’une passion commune pour la "bonne bouffe".
L’investissement d’environ 500 000 euros, hors immobilier, permet aux deux dirigeants de donner sa pleine dimension à leur projet, qui devrait passer en un an de 500 000 euros à 1 million d’euros de chiffre d’affaires, puis, davantage. "Depuis deux ans, nous avons peaufiné notre modèle en BtoC, depuis la sélection des produits et des recettes jusqu’au choix des emballages. En parallèle, nous avons élaboré une offre en BtoB, "Marmites Solutions", que nous allons lancer avant l’été", se projette Sébastien Descamps.
Une offre en BtoB
En effet, le site de Marcq va rapidement faire office de cuisine centrale pour approvisionner celui de Lille, qui ne réalisera plus que les dernières cuissons avant l’envoi aux clients. Ce fonctionnement pourrait parfaitement être décliné en direction de restaurateurs indépendants, désireux d’élargir leur carte à la livraison, dans des zones où l’offre est peu diversifiée. "Ce genre de partenariats, sous forme de "light franchising", existe déjà. Dans notre cas, c’est du clé en main, avec la livraison de plats quasiment finis. Il faut juste avoir un poste de libre dans une cuisine, pour cuire à la demande", décrit Benjamin Tack. "Depuis un an, nous livrons ainsi la cantine digitale La Famille, qui ajoute à sa carte certains de nos plats. Cela leur permet de renouveler leur offre, et ça fonctionne très bien. Nous pourrions livrer sans difficulté des restaurateurs à Douai ou Cambrai, depuis Marcq, avant d’élargir éventuellement notre zone de chalandise, en créant d’autres cuisines", décrit le dirigeant. Des projets qui demandent des fonds : les deux entrepreneurs n’excluent pas d’en lever à moyen terme, pour financer leurs futurs développements.
