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En rejoignant Acorus, Les Menuiseries Rennaises s’ouvrent à la rénovation
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En rejoignant Acorus, Les Menuiseries Rennaises s’ouvrent à la rénovation

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Les Menuiseries Rennaises ont intégré le groupe francilien Acorus il y a tout juste un an. À l’origine spécialisée dans la pose de menuiseries extérieures et intérieures dans les constructions neuves, l’entreprise s’oriente vers la rénovation. Un marché porteur, qui doit entraîner également d’autres pistes de diversification.

Les Menuiseries Rennaises réalisent la pose de menuiseries intérieures et extérieures dans le neuf et en réhabilitation. L’entreprise, dirigée par Pascal Fessard, emploie 9 apprentis — Photo : Virginie Monvoisin

Cela fera cent ans en 2024 que Les Menuiseries Rennaises (LMR) posent des menuiseries intérieures et extérieures autour de la capitale bretonne. Cent ans à travailler pour des chantiers neufs des principaux promoteurs de la place. Reprise par le groupe francilien Acorus fin 2022, elle s’offre une nouvelle jeunesse et affiche de nouvelles perspectives de développement. "Nous allons axer notre stratégie vers la réhabilitation et l’entretien", annonce son directeur général Pascal Fessard. Lorsque cet ancien directeur général d’ABH Rennes (ascenseurs) rejoint Acorus il y a un an, sa mission est de racheter une entreprise qui permettrait d’ouvrir une agence dans la capitale bretonne pour le compte de ce groupe, qui est déjà implanté à Bordeaux, Nantes, Lyon et Orléans. Créé il y a douze ans par Philippe Benquet, Acorus se définit comme une société de services en bâtiment, spécialisée dans l’entretien, la rénovation et la réhabilitation d’actifs immobiliers en site occupé. De la plomberie, son activité d’origine, le groupe s’est peu à peu diversifié dans tous les corps de métiers du second œuvre (électricité, carrelage, peinture…). Il emploie aujourd’hui 1 800 collaborateurs et réalise 260 millions d’euros de chiffre d’affaires. A priori, rien à voir avec l’activité de LMR… Et pourtant. "En rencontrant les cédants de LMR (3 associés proches de la retraite : Alain Forgin, Pierrick Desbois et Jean-Marie Roux), j’étais persuadé que l’on pouvait faire évoluer l’entreprise du neuf vers la réhabilitation", raconte Pascal Fessard. Et c’est ce qu’il s’emploie à faire depuis que Les Menuiseries Rennaises sont devenues filiale à 100 % d’Acorus.

Avec l’expertise et le back-office d’Acorus

Dans un contexte immobilier où la production de neuf ralentit, l’idée tombait, a fortiori, à pic. D’après la FFB, les mises en chantier de logements sur les sept premiers mois de 2023 ont en effet chuté de 16,9 %, et les autorisations de 28,3 %… Avec l’expertise d’Acorus, et son back-office rodé en la matière, LMR pouvait faire le grand saut et faire basculer sa stratégie vers un marché plus porteur, boosté même par la nécessité de la rénovation énergétique des bâtiments. Et ce changement de cap a rapidement mené vers des courants porteurs. "Nous avons répondu à environ 15 à 17 millions d’euros d’appels d’offres de bailleurs sociaux en réhabilitation en 2023, et remporté déjà six contrats", annonce Pascal Fessard. Deux d’entre eux sont déjà terminés (pour des résidences Espacil à Rennes) et les autres seront effectués en 2024, comme la rénovation d’une résidence pour le mandataire La Rance à Saint-Malo. "Il y a un vrai marché à prendre, estime Pascal Fessard. Souvent, les marges sont plus élevées que dans le neuf, mais les entreprises ne savent pas toutes répondre à ce type de chantier pour beaucoup de raisons : la réhabilitation est faite de beaucoup d’incertitudes, de relevés à effectuer sur place, contrairement au neuf où tout est commandé sur plans, par exemple. Parfois, on tombe sur de l’amiante, et il faut savoir gérer. Tout cela est chronophage et décourage beaucoup de PME. Avec le back-office d’Acorus, LMR peut proposer son expertise."

Doubler d’ici à cinq ans

Pour répondre à ces nouveaux chantiers, Les Menuiseries Rennaises ont déjà embauché. "Il faut le faire avant d’avoir besoin, car le manque de main-d’œuvre est un autre frein dans la réhabilitation", justifie le nouveau DG. De 47 salariés à la reprise, LMR en compte aujourd’hui 64, dont 9 apprentis. "Avant, il n’y en avait pas. Mais il n’y a rien de tel ! En les formant, on donne du temps au temps, puis on valorise les salaires pour les garder. Nous mettons en place une nouvelle politique RH pour attirer ceux qui ont envie, peu importe leur parcours ou leur âge." L’entreprise rennaise va continuer d’embaucher et devrait doubler ses effectifs d’ici à cinq ans. En même temps qu’elle devrait doubler son chiffre d’affaires, qui tourne autour de 7 millions d’euros actuellement avec un résultat net de 3 %. "Nous visons une croissance de 1 million d’euros par an avec des travaux de réhabilitation", précise Pascal Fessard.

Les Menuiseries Rennaises diversifient donc en même temps leur portefeuille de clients, s’adressant désormais, comme le groupe Acorus, à des bailleurs sociaux, des syndics, des propriétaires de bâtiments tertiaires. Jusqu’alors, l’entreprise travaillait à 95 % pour des promoteurs privés locaux (Lamotte, Giboire, Launay, Kapalia, Bâti-Armor…), réalisant 50 % de son activité en pose de menuiseries extérieures (portes, fenêtres…) et 50 % en menuiserie intérieure (pose de placards, plinthes, gaines techniques, portes…). Elle est d’ailleurs équipée d’un atelier de production pour réaliser certains travaux, même si l’essentiel de ses produits vient de fournisseurs comme Atlantem, FenêtréA ou K-Line. Elle continue même d’y investir pour moderniser ses machines. Deux fois 100 000 euros ont ainsi permis d’acheter de nouvelles machines cette année, afin de conserver son expertise en menuiseries neuves et de garder ses parts de marché et un chiffre d’affaires stable dans le neuf.

Aller vers les travaux tous corps d’état

"La réhabilitation est notre relais de croissance, insiste le directeur. Et nous avons vocation à faire autre chose que de la menuiserie. Nous avons, par exemple, répondu à deux appels d’offres pour de la réhabilitation de peinture pour deux bailleurs sociaux. L’objectif est d’aller vers des chantiers de réhabilitation en TCE (tous corps d’état), c’est-à-dire sur de la plomberie, de l’électricité, des revêtements de sols, de la peinture, la VMC, etc." La rénovation thermique des bâtiments fait également partie des ambitions futures de LMR- Acorus Rennes.

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