Maine-et-Loire
Ateliers Perrault optimise sa fabrique de fenêtres destinées aux joyaux du patrimoine
Maine-et-Loire # BTP # Artisanat

Ateliers Perrault optimise sa fabrique de fenêtres destinées aux joyaux du patrimoine

S'abonner

Les Ateliers Perrault vont réorganiser la fabrication de fenêtres destinées aux bâtiments anciens et monuments historiques. Une production aujourd'hui éparpillée sur plusieurs sites à Saint-Laurent-de-la-Plaine. Au total, 3,2 millions d'euros vont être dépensés pour étendre les ateliers et étoffer le parc machines.

Jean-Baptiste Bonhoure, directeur général des Ateliers Perrault (148 salariés) à Saint-Laurent de la Plaine — Photo : Florent Godard

Experts en charpentes et menuiseries destinées aux monuments historiques, Les Ateliers Perrault vont investir plus de 3 millions d’euros pour moderniser leur outil de production. En pleine effervescence, l’entreprise a une nouvelle fois signé la restauration de joyaux du patrimoine récemment : le Grand Palais et les Invalides à Paris, les Châteaux de Chambord et de Villers-Cotterêts… Avec notamment la livraison et la pose de fenêtres pour le premier chantier et de 200 mètres de charpentes pour le second. Les prochains défis laissent également rêveur, puisque l’entreprise de Saint-Laurent-de-la-Plaine compte bien décrocher l’appel d’offres pour rénover Notre-Dame de Paris ou encore réaliser les boiseries d’une villa de luxe à Palm Beach en Floride.

Des fenêtres pour immeubles haussmanniens

Fondés en 1760, Les Ateliers Perrault (148 salariés) possèdent le savoir-faire pour préserver le patrimoine historique encore longtemps… Reste toutefois à optimiser leur production. En particulier la fabrication des gammes de fenêtres "grands boulevards", ces fenêtres répondant à l’esthétique du XIXe siècle et destinées à des bâtiments de type haussmannien, comme on en trouve à Paris et dans d’autres villes françaises.

Pour cela, une enveloppe de 3,2 millions d’euros (dont 800 000 € de subvention du plan de relance) a été débloquée cette année. Objectif : regrouper cette production actuellement éparpillée sur plusieurs de ses sites à Saint-Laurent-de-la-Plaine. "Actuellement, les fenêtres parcourent jusqu’à 2 km entre la première étape de fabrication et l’expédition", regrette son directeur général Jean-Baptiste Bonhoure. Ce qui ralentit les flux et augmente les risques de malfaçons. Au final, la nouvelle organisation réduira donc le coût de revient.

Concrètement, la fabrication de ces fenêtres sera bientôt centralisée du côté de l’atelier de débit et première transformation, à proximité des espaces de peinture, vitrerie et d’expédition. Une extension de 1 200 m² a été réalisée pour ce faire en 2021. Des machines d’usinage de bois (notamment une machine à commande numérique 5 axes) ainsi qu’un nouveau système d’aspiration de poussière y prendront place peu à peu d’ici l’été. Un nouvel atout pour pérenniser l’activité, deux ans après le rachat par le parisien Ateliers de France (2 000 employés, 350 M€ de CA).

L'atelier de débit et première transformation du bois va s'enrichir d'un bâtiment attenant destiné à la fabrication de fenêtres haussmanniennes — Photo : Florent Godard

Après une année 2020 compliquée, marquée par une baisse de chiffre d’affaires (de 15,5 M€ en 2019 à 13 M€ en 2020, l’activité restant toutefois à l’équilibre financier), le carnet de commandes déborde aujourd’hui.

Une dizaine d’embauches

Pour répondre à la demande, Les Ateliers Perrault recrutent actuellement une dizaine de personnes : des dessinateurs, chefs de projets, menuisiers et charpentiers qualifiés. Des équipes qui réalisent des ouvrages sur-mesure en bois brut, de la charpente aux fenêtres et portes cochères, en passant par les escaliers. Ici dans un style Renaissance, là comme à l’époque du Directoire, etc. De quoi attirer les talents." Cela reste toutefois difficile d’embaucher, notamment pour trouver des chefs d’équipe et des profils dotés de 10 à 15 ans d’expérience ", observe malgré tout Jean-Baptiste Bonhoure.

L'équipe de direction des Ateliers Perrault, avec notamment Jean-Louis Bidet, directeur commercial de la division charpente (à droite) et Yves Coulon, directeur financier (à gauche de lui) — Photo : Florent Godard

Freinés par la pénurie de matériaux

Autre problématique : la livraison des matières premières arrivera-t-elle à suivre ? "La récente pénurie de matériaux a entraîné des décalages de livraisons pouvant aller jusqu’à 2 mois", confie le directeur commercial de la division charpente, Jean-Louis Bidet. Et on ne manque pas seulement de bois ou de métal. L’atelier stocke actuellement plusieurs lots de fenêtres sans vitres, dans l’attente de nouveaux arrivages…

Maine-et-Loire # BTP # Artisanat # Investissement # Ressources humaines
Fiche entreprise
Retrouvez toutes les informations sur l’entreprise ATELIERS PERRAULT FRERES