Cinq ans après avoir repris Kiclos (200 salariés, 24 M€ de CA en 2022), Ronan Scotet, le président, Françoise L’Helgouac’h et Sébastien Priour, les directeurs généraux, continuent de moderniser l’outil de production du fabricant et installateur de menuiseries en PVC et alu. En 2022, un million d’euros a ainsi été engagé dans deux nouvelles machines installées entre fin 2021 et début 2022. "Il a ensuite fallu former les opérateurs, ce qui a pris du temps", explique Ronan Scotet. Le dernier gros investissement en machine datait de 2016 avec l’achat d’une soudeuse. "Nous investissons tous les ans environ un million d’euros pour renouveler notre flotte de véhicule, dans nos agences, mais cela reste un gros engagement industriel pour l’entreprise", poursuit-il.
Gain de productivité de 15 %
Le nouveau centre de débit et d’usinage (800 000 euros investis) et la nouvelle machine pour fabriquer des volets roulants (200 000 euros, fabriquées par Mécan’Outil à Ancenis) sont installés dans son atelier de 5 700 m² à Guipavas, près de Brest. Ces machines vont permettre à la PME bretonne de gagner en productivité (environ 15 %) et surtout d’élargir ses gammes de produits. "Nous optimisons la coupe des barres PVC en une grande variété de formats tout en réduisant significativement les pertes de produit", souligne le dirigeant. Les machines, plus modernes, permettent aussi de diminuer le bruit dans l’atelier pour davantage de confort des salariés. "Elles sont pilotées par ordinateur, ce qui permet également de libérer du temps pour d’autres tâches", ajoute le président de Kiclos.
Grâce à ses investissements, les dirigeants espèrent continuer leur progression. Kiclos réalisait 18 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2016, avant son rachat. En 2022, l’entreprise a atteint 24 millions d’euros et mise sur 25 à 26 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2023. "Nous avons eu un léger trou d’air à cause du Covid en 2020 avec 21,6 millions d’euros de chiffre d’affaires réalisés. Pendant deux mois, nous n’avons pas pu aller chez nos clients qui sont des particuliers. Mais le marché est aujourd’hui très actif. L’activité a redémarré très fort", souligne la DG, Françoise L’Helgouac’h.
Sept agences en Bretagne
Kiclos, qui travaille uniquement sur le marché de la rénovation, profite notamment des besoins en économies d’énergie. "Nous fabriquons et posons à 90 % du PVC. C’est un produit qui répond bien aux attentes en termes d’isolation et correspond au climat breton", note Ronan Scotet. Le parc des premières fenêtres en PVC commence également à vieillir. "Désormais, nous changeons autant de fenêtres en PVC qu’en bois", précise Sébastien Priour, l’autre directeur général. La part des fenêtres et des portes dans le chiffre d’affaires est largement majoritaire (61 %) mais Kiclos s’est diversifié dans les volets roulants, les baies vitrées, portes de garages, portails, etc.
La croissance de l’entreprise est cependant bridée par la pénurie de main-d’œuvre. "Nous avons du mal à recruter. Nous sommes 200 salariés dont 20 poseurs, mais nous pourrions en avoir le double", estiment les dirigeants. Depuis sa création à Brest en 1955, Kiclos a étendu son territoire d’abord vers Quimper et Vannes dans les années 90 puis à Nantes, Rennes et les Côtes-d’Armor dans les années 2000 et début 2010. Kiclos réalise la majeure partie de son chiffre d’affaires dans le sud-Finistère (40 %). Les agences de Brest et Vannes pèsent, elles un peu plus de 20 %, celle de Saint-Brieuc près de 15 % et les secteurs de Nantes et Rennes restent encore à développer.
10 000 productions par an
"Depuis la création de Kiclos, nous avons installé des produits chez 60 000 clients, détaille Françoise L’Helgouac’h. Notre particularité est aussi de fabriquer 85 % des produits que nous posons dans nos deux ateliers de Brest et Guipavas." La partie distribution concerne des marques incontournables à l’image de Velux pour les fenêtres de toit.
Avec un peu plus de 10 000 productions par an, dont 7 000 menuiseries et 3 500 volets roulants et 5 500 chantiers annuels, Kiclos est donc l’un des petits poucets du marché. "Nous avons à cœur de garder une taille humaine. Notre modèle économique est choisi : c’est celui de fabricant et installateur en Bretagne", insiste la directrice générale de Kiclos, qui a d’ailleurs adhéré au réseau Produit en Bretagne en 2012. Seule entorse à cette règle de proximité : un contrat décroché avec l’Institut Polaire Français Paul-Émile Victor, qui siège à Plouzané (Finistère). Celui-ci a commandé à l’entreprise finistérienne des coulissants qui seront installés début 2023 sur l’une de ses bases scientifiques en Antarctique.
