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Comment Think'Ax veut prendre son envol
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Comment Think'Ax veut prendre son envol

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Spécialisée dans la conception et la fabrication de pièces tournantes pour moteurs d'avion, Think'Ax, PME de La Pacaudière (Loire), affiche une croissance insolente grâce au groupe Safran. Une croissance qu'elle entend bien accélérer en ciblant désormais les autres motoristes.

PDG du groupe châlonnais Ateliers de Mécanique Gasne, Ludovic Gasne ambitionne d'atteindre les 20 M€ de chiffre d'affaires sous 3 à 5 ans avec sa PME ligérienne Think'Ax — Photo : Gilles Cayuela - Le Journal des Entreprises

« J’ai redémarré l’activité du site GKN Aerospace en octobre 2010 avec un salarié. Aujourd’hui, nous sommes 20 et nous allons clore l’exercice au 31 mai à 2,1 M€ de chiffre d’affaires, contre 1,3 M€ lors du précédent », lance fièrement Ludovic Gasne, gérant de Think’Ax, à La Pacaudière (Loire), entité du groupe châlonnais Atelier Mécanique Gasne.

Bâti sur les cendres de l’ancien site roannais du fabricant britannique de composants pour l’aéronautique, Think’Ax est en passe de réussir son pari : percer dans le secteur aéronautique. « À l’origine, en 2005, j’avais créé Think’Ax pour concevoir des pièces tournantes pour les turbomachines (turbopropulseur, turbomoteur, turboréacteurs) plutôt terrestres. L’idée était de répondre à la demande des clients de notre groupe familial. Je n’avais pas envisagé l’aéronautique », rappelle Ludovic Gasne.

Puis Safran est arrivé. Le motoriste français confie alors à la jeune entité un projet de R & D, qui aboutit en 2007 à un brevet dédié à la réparation des moteurs d’avions. « J’avais beau être co-inventeur, ce n’était pas suffisant pour percer. Il fallait que je rachète une entreprise du secteur pour acquérir un savoir-faire industriel », expose le PDG d’AMG.

Contrat avec Safran et lourds investissements

Ludovic Gasne rachète alors la moitié de l’outil de production de GKN et redémarre l’activité. « Safran nous a confié une queue de fabrication de leur moteur CFM56. Cela nous a permis de réembaucher des gens et de reconstituer une équipe pour être prêts pour leur nouveau moteur », développe Ludovic Gasne.

En 2017, Think’Ax est retenu par le motoriste pour réaliser les soufflantes de son nouveau moteur Leap. Un contrat en or de « 700 000 à 1 million d’euros par an sur cinq ans » qui oblige la PME à de lourds investissements. « Nous avons dû investir 2,3 M€ en 2018, dont 1,5 M€ rien que pour ce contrat, alors que nous ne réalisions que 965 000 € de CA et ne disposions que de 170 000 € de fonds propres. Cela n’a pas été simple mais nous sommes désormais prêts pour la deuxième étape de notre développement », explique Ludovic Gasne.

Convaincre les motoristes étrangers

Une étape qui doit conduire Think’Ax à « atteindre les 20 M€ de CA sous 3 à 5 ans ». Comment ? « En réaffectant les bénéfices sur le développement à l’export, l’innovation et la croissance externe », expose le dirigeant. Concernant l’innovation, la PME de la Pacaudière est plutôt bien partie. Le brevet co-inventé avec Safran devrait prochainement déboucher sur un contrat de « 500 000 € par an sur cinq ans pour la réparation des pièces stratégiques du moteur GE90, co-développé par Safran et General Electric ».

Reste l’export et la croissance externe. Ludovic Gasne détaille : « Nous allons mettre les moyens sur la partie commerciale pour aller chercher d’autres motoristes. Comme Safran est le seul français, cela passera forcément par l’export. L'ancien site GKN était agréé par Rolls Royce et MTU. Nous allons retourner les voir. Nous serons aussi attentifs aux opportunités d’acquisition, en Allemagne, en Angleterre ou en Espagne, qui nous permettrons d’intégrer d’autres programmes de Safran ou Rolls Royce ».

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