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Avec Poulehouse, les poules coulent une retraite paisible
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Avec Poulehouse, les poules coulent une retraite paisible

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Créée en 2017 à Rouen, Poulehouse propose aux consommateurs des " œufs qui ne tuent pas la poule ". L’entreprise, qui a mis en place une filière éthique de production respectueuse du bien-être animal, a doublé son chiffre d’affaires en deux ans.

Fabien Sauleman, Sébastien Neusch et Elodie Pellegrain, fondateurs de Poulehouse, ambitionnent de changer le mode de production, l’élevage et la distribution des œufs — Photo : Poulehouse

Les chiffres sont effarants : chaque année en France, 50 millions de poussins mâles sont tués et autant de poules pondeuses de plus de 18 mois parce que "jugées moins productives". Devant cette triste réalité, Fabien Sauleman, Sébastien Neusch et Élodie Pellegrain décident, en 2017, de fonder Poulehouse, une entreprise qui ambitionne de changer le mode de production, l’élevage et la distribution des œufs. "L’objectif était avant tout de laisser vivre les poules jusqu’à leur mort naturelle sans les mener à l’abattoir. En général, une poule peut pondre jusqu’à au moins trois ans", confirme Fabien Sauleman co-fondateur de Poulehouse.

Une nouvelle levée de fonds

La société s’est d’abord appuyée sur deux partenariats d’envergure. Le premier conclu avec le groupe One-Cocorette a permis un développement commercial plus rapide et un recrutement plus facile de producteurs-éleveurs pouvant répondre aux critères de Poulehouse. Le second partenariat a été mis en place avec Carrefour afin d’assurer le déploiement national de l’offre plein air, aux côtés des œufs bio. Poulehouse veut également élargir sa gamme en partant à la conquête de marchés parallèles (restauration, produits transformés) en s’appuyant sur des ovoproduits éthiques. Les œufs Poulehouse sont désormais en vente dans les Biocoop, Naturalia, Franprix, Monoprix, Carrefour, Auchan, Intermarché…

Après deux levées de fonds d’un million, puis de 3,5 millions d’euros en 2019, Poulehouse, qui compte déjà 30 salariés, prépare un 3e tour de table de cinq millions. L’entreprise souhaite développer de nouveaux projets d’élevage en Normandie, ouvrir une activité B to B et trouver de nouveaux partenaires qui utilisent des œufs dans leurs recettes. Le chiffre d’affaires, de 2 millions en 2018, a atteint les 4,3 millions d’euros en 2020. "Nous espérons le doubler en 2021 et commencer à regarder au-delà des frontières", annonce Fabien Sauleman.

100 000 poules sauvées de l’abattage

Après trois ans de ponte, les poules de Poulehouse partent "à la retraite" dans une ferme du Limousin (et bientôt trois autres en Bretagne). "Nous avons également démarré des tests avec des propriétaires de vergers pour voir comment les poules pourraient débarrasser les champs des insectes. La start-up a également créé un site "Adopte1poule" pour mettre en relation des éleveurs qui souhaitent de se séparer de leur animal et les particuliers qui souhaitent en adopter. "Il y a tout un travail de pédagogie à mener en parallèle pour expliquer aux consommateurs comment et pourquoi les poules sont tuées au bout de 18 mois de vie, sans pour autant culpabiliser les gens", ajoute le fondateur.

Après trois années de fonctionnement, Poulehouse a déjà vendu près de 12 millions d’œufs et sauvé 100 000 poules de l’abattage prématuré.

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