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Avec l'IGP, le nougat de Montélimar cherche son salut au niveau européen
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Avec l'IGP, le nougat de Montélimar cherche son salut au niveau européen

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Serait-ce la fin d’un feuilleton long de près de 20 ans ? La validation du cahier des charges du nougat de Montélimar par la commission nationale en charge du label Indication géographique protégée (IGP) porte l’espoir des nougatiers montiliens et du syndicat professionnel de voir les méthodes de fabrication protégées et sanctuarisées à Montélimar.

Émilie Jouet, technicienne du Syndicat des Nougatiers de Montélimar, Frédéric Chambonnière, co-président du syndicat et directeur de Nougat Diane de Poytier, et Marie-Claude Stoffel, co-présidente du syndicat et directrice générale de Nougat Chabert & Guillot, lors de la présentation fin janvier de la validation du cahier des charges IGP — Photo : DR

C’est peut-être la fin de près de deux décennies d’attente du côté de Montélimar (Drôme) et des fabricants de nougats. Le 26 janvier dernier, la commission permanente du comité national des Indications géographiques protégées (IGP), Label Rouge et Spécialité traditionnelle garantie (STG), a donné son feu vert au cahier des charges du nougat, la spécialité locale, pour être protégée par le label européen IGP.

Une première étape de validation au niveau national qui satisfait les douze nougatiers montiliens représentant 30 millions d’euros de chiffre d’affaires pour 500 emplois directs et indirects. Chaque année, la production locale de ces confiseurs atteint près de 2 500 tonnes. Surtout, elle traduit l’unanimité enfin trouvée par les fabricants autour d’un cahier des charges commun. "Il a fallu du temps effectivement pour se mettre d’accord sur un dénominateur commun autour de la recette et des méthodes de fabrication du nougat de Montélimar", confie Marie-Claude Stoffel, co-présidente du Syndicats des Nougatiers et directrice générale de Nougat Chabert & Guillot, plus gros fabricant du territoire avec 2 000 tonnes par an. Selon la dirigeante, le nougat de Montélimar est connu par près de 9 Français sur 10, contre 3 sur 10 pour le touron espagnol et 1 sur 10 pour le Nougat de Provence.

Rassurer le consommateur et valoriser le produit

"Avec le label Indication géographique protégée, le nougat de Montélimar devra être produit depuis l’aire géographique de Montélimar, soit 10 kilomètres autour de la ville, et aucune entreprise extérieure ne pourra en revendiquer l’appellation", assure Marie-Claude Stoffel. Aujourd’hui n’importe quelle entreprise française ou étrangère peut prétendre fabriquer ou commercialiser du nougat de Montélimar. Avec la certification IGP, les nougatiers drômois comptent bien protéger leurs recettes, leurs méthodes de fabrication et leur savoir-faire. "On ne compte plus les contrefaçons qui viennent de Hongrie ou des Pays-Bas, souligne la vice-présidente du syndicat. L’utilisation de sucre à la place du miel ou l’ajout d’additifs dans du nougat dit de Montélimar fausse le consommateur sur la qualité du vrai nougat, sans compter sur le climat montilien qui joue un rôle très important dans le goût de notre nougat".

De même, les industriels de l’agroalimentaire qui utilisent la dénomination "nougat de Montélimar" pour produire des produits transformés comme les glaces ne pourraient bientôt plus le faire.

Réponse définitive dans 12 à 18 mois

Si la réponse de la commission nationale en charge de l’IGP est une première étape, il reste encore à patienter. Un délai de trois mois s’ouvre pour permettre à l’ensemble des fabricants de porter leurs arguments contre cette IGP. À l’issue de cette phase, ce sera au tour de la Commission européenne de statuer. Une décision attendue qui ouvrira à nouveau un délai de quelques mois de contestation avant que le nougat de Montélimar ne puisse définitivement porter l’appellation IGP. Un délai de 12 à 18 mois que le syndicat juge raisonnable après des années à patienter et à faire valoir la spécificité de son territoire.

Dans le viseur des nougatiers, une opportunité non négligeable de trouver de nouveaux marchés en France comme à l’international. Mais aussi de rassurer les consommateurs sur ce qui est du nougat de Montélimar et ce qui n’en est pas.

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