"Nous voulions être en mesure de proposer une offre complète de sécurité". C’était tout l’objectif de Servan Lépine, fondateur en 2003 d’Excelium, et aujourd’hui dirigeant d’une entreprise qui s’est illustrée dans la vidéosurveillance, les alarmes, et la sécurité humaine avec des agents mobiles et statiques. "Nous avons commencé à gagner en notoriété avec le chantier de la LGV Bordeaux-Tours, en 2014. Nous avons ensuite poursuivi sur plusieurs gros marchés les années suivantes, comme le projet du Grand Paris Express. Les marchés nous étaient attribués mais l’État a tardé à les notifier. Tous ces projets ont induit un besoin en fonds de roulement trop important", relate le dirigeant. Jusqu’en mars 2022, où la société est finalement placée en redressement judiciaire, et doit passer par un douloureux plan social. "Nous sommes passés de 130 à 65 salariés. Cela nous a permis d’économiser deux millions d’euros sur la masse salariale", relate le dirigeant.
Afin de redresser la barre cette année, Servan Lépine a changé de stratégie. "La sécurité de bâtiments ou de chantiers importants n’est jamais confiée qu’à une seule entreprise. Vouloir tout faire n’était donc pas forcément bénéfique. Nous nous sommes séparés de notre branche sécurité humaine, qui n’était pas rentable". L’entreprise, qui a réalisé 9 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2022, propose aujourd’hui une dizaine de solutions de vidéosurveillance, qui peuvent par exemple s’adapter à des sites non raccordés à l’électricité ou encore à des zones sans réseau. "Nous misons aujourd’hui sur les compétences qui nous différencient, et nous concentrons donc sur la robotique et sur la sécurisation des données", témoigne le dirigeant.
Un portail sécurité à l’image d’un compte bancaire
Il faut dire que dans ces deux domaines, Excelium peut se targuer d’avoir un coup d’avance. En robotique, l’entreprise avait déjà mis en place des essais incluant un drone longue portée, avec un rayon d’action de 100 km, sur la LGV Bordeaux-Tours. "D’ici fin 2023, nous installerons notre premier drone sur un site industriel. Ce nouvel outil, autonome, est donc capable de suivre une personne détectée dans son déplacement", appuie Servan Lépine. Du côté de la sécurisation des données, Excelium travaille déjà sur la mise en place de trois sites : un pour la gestion des alarmes, un concernant les objets connectés, et le dernier dédié aux échanges opérationnels et administratifs. "Il n’est plus question de communiquer par des mails, qui sont faciles à attaquer", souligne le dirigeant. Ce portail client devrait être mis en place début 2024. "Notre client connaîtra son niveau de sécurité en temps réel, et pourra, à l’image d’un compte bancaire, piloter par lui-même ses éléments de sécurité. Toutes les modalités ne sont pas encore établies, mais ce portail pourra être directement intégré dans nos offres car il représente pour nous un fort élément de différenciation". La société, qui possède également un bureau à Paris et à Toulouse, mise également sur la réduction de son impact carbone, avec la mise en place et le développement de téléservices.
