Marseille
Apex : "Il va falloir reconsidérer le commerce international"
Interview Marseille # International

Jean-Yves Baeteman président de l'Apex et dirigeant de Batimex "Il va falloir reconsidérer le commerce international"

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Président de la société de négoce Batimex, Jean-Yves Baeteman succède à Nathalie Hagege à la présidence de l'Apex, le Club des entreprises à l'international. Pour le dirigeant, la crise sanitaire et la guerre en Ukraine amènent les entreprise à repenser leur rapport avec l'international.

Jean Yves Baeteman est le nouveau president du Club des entreprises à l'international, l'Apex — Photo : Robert Poulain

Vous venez d’être élu président de l’Apex, le Club des entreprises à l’international, où vous succédez à Nathalie Hagege. Comment a évolué cette association marseillaise qui compte près de 45 années d’existence ?

L’Apex compte aujourd’hui une centaine d’adhérents. Nous sommes avant un tout un club business où les chefs d’entreprise, de la métropole Aix-Marseille, viennent parler de leurs problématiques liées à l’international et où ils peuvent échanger avec d’autres dirigeants. Au-delà des adhérents, nous fédérons un réseau d’environ 600 entreprises, qui participent ou interviennent notamment lors de nos réunions. D’ici à trois ans, le temps de mon mandat, j’espère porter l’Apex à près de 200 adhérents. Le coût est faible pour une entreprise (de 400 à 1 000 euros, NDLR) et ensuite toutes les rencontres, toutes les activités sont gratuites. Nous vivons des années difficiles depuis l’arrivée du Covid. Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, nous n’avions pas connu une telle crise. Le commerce avec l’Asie a été interrompu pendant huit mois et le prix du conteneur, entre l’Asie et la France, a été multiplié par dix. Avec le conflit en Ukraine et le retour de l’inflation, les choses ne vont pas s’améliorer. Il va falloir reconsidérer le commerce international. Dans ces moments-là, les entreprises ont besoin d’être solidaires et l’utilité d’une association comme l’Apex est d’autant plus essentielle. En faisant appel aux contacts du réseau, il est possible de débloquer des problèmes en 24 ou 48 heures. Nous pouvons avoir recours à des expertises de haut niveau de façon quasi immédiate, sur des questions bancaires, de transport ou encore de droit…

Les entreprises doivent-elles revoir leur modèle de fonctionnement à l’international ?

Le monde entier a subi la crise. L’Euro a perdu 7% cette année et, petit à petit, la monnaie glisse vers la parité avec la première devise mondiale, le dollar. Cela n’aide pas les exportateurs, car cela renchérit le coût du transport, toujours libellé en dollars. En revanche, cela offre des opportunités de développement vers les États-Unis où nos produits sont soudain à des tarifs plus abordables. De même, à cause des tarifs du transport, il ne va plus être possible d’acheter en Chine. Il faut être opportuniste et penser que des productions peuvent se relocaliser en Espagne, en Italie, en Roumanie… Notre mission, au sein de l’Apex, est de tenir nos membres informés en temps réel de tous ces changements. Par notre groupe WhatsApp, par nos webinaires, par notre site…

Vous dirigez Batimex (45 salariés, 25 M€ de CA), basée à Roquefort-la-Bédoule, une société que vous avez créée en 2004 et qui travaille à l'international. Comment se porte votre entreprise après la crise sanitaire ?

Batimex est spécialisée dans l’achat et la revente de produits pour le jardin et la maison. Nous avons créé plusieurs marques, comme Lumisky pour les luminaires, Kitchen Move pour l’univers de la cuisine ou encore Red Deco pour la décoration extérieure. L'international est notre terrain de jeu et nous avons doublé notre chiffre d’affaires sur les deux dernières années. Le confinement nous a en effet poussés à un développement vers le grand public, via le web, en plus de notre clientèle traditionnelle de la grande distribution spécialisée, comme Leroy Merlin, Castorama ou encore Maisons du monde. Un changement de logique et d’organisation logistique, d’autant que le B to C représente aujourd’hui 75 % de notre chiffre d’affaires. Nous expédions en moyenne 1 200 colis par jour dans près de vingt pays.

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