L’immobilier d’entreprise se porte bien sur la Côte d’Azur avec 83 000 m2 de surfaces placées en 2021 à Nice et Sophia Antipolis, soit une hausse 39 % par rapport à l’année précédente. "2021 a été une très bonne année", souligne Jeanne-Marie Fauvet, directrice de BNP Paribas Real Estate Transaction à Nice. "Malgré un trou d’air en 2020, l’évolution se poursuit depuis 2015. Cela s’explique notamment par la livraison d’offres neuves. Il y a une vraie motivation vers le neuf, qui permet notamment de bénéficier de la garantie décennale. La réorganisation du travail joue également à plein : il faut faire revenir les salariés. Le neuf permet cette attractivité. Enfin, avec l’entrée en vigueur du Décret Tertiaire (qui impose de réduire les consommations énergétiques des bâtiments tertiaires de plus de 1 000 m2, de 40 % d’ici 2030, de 50 % d’ici 20240 et de 60 % d’ici 2050, NDLR), il y a un attrait pour les bâtiments moins énergivores."
Des projets porteurs
Sur les deux zones identifiées par l’étude BNP Paribas Real Estate, la part du neuf représente ainsi près de la moitié des transactions avec des opérations immobilières porteuses. À Nice, elles se situent essentiellement au sein de l’Eco-Vallée à l’est de la ville, englobant Nice Meridia ou le Grand Arenas face à l’aéroport, à l’image du bâtiment Neo où la Métropole Nice Côte d’Azur a loué près de 4 200 m². Dans ce quartier, seul le projet Air Promenade n’a pas encore été livré et le sera d’ici la fin 2022. L’entreprise fondée par Christophe Courtin, Flex-o, a déjà annoncé qu’elle en occuperait 2 500 m2 pour ses espaces de bureau flexible.
Autre projet niçois : Iconic, attenant à la gare. "Il ne sera livré réellement que cette année, mais il est déjà entièrement loué par les Agences de Papa qui occuperont plus de 6 300 m2", précise Jeanne-Marie Fauvet. Cela faisait plus de trente ans qu’il n’y avait pas eu de neuf en centre-ville de Nice. La plus grande surface que l’on peut proposer est de 600 m2, c’est presque un marché de niche."
Au sein de Sophia Antipolis, les projets de Christophe Courtin, via cette fois Courtin Real Estate, donnent un nouvel élan à la technopole avec Centrium et Naturae, qui seront livrés cette année et Cor Natura en 2023. Autres livraisons prévues cette année : celle du Patio (Sophia Invest) et des Terrasses de Sophia (Artea). À plus longue échéance sont toujours attendus Ecotone (31 000 m2) et le Village de Sophia, ex-Open Sky très décrié (16 800 m2 pour la partie bureaux), tous deux portés par la Compagnie de Phalsbourg.
Une nouvelle donne
"Il y a de belles transactions en cours mais il faut rester prudent. Il est difficile d’avoir une vraie visibilité. On repart sur une nouvelle donne. Entre les problèmes de délais et les coûts de livraison, le sujet des indemnités en cas de retard de livraison se pose de plus en plus. Les négociations juridiques seront plus musclées."
Conséquence heureuse toutefois, le développement de l’offre de neuf devrait pousser à des réhabilitations dans le seconde main où les loyers restent bien sûr plus intéressants mais où l’offre devra elle aussi se renouveler, en termes notamment de durabilité, afin de rester attractive. "Cela va revitaliser le marché."
