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Akena investit dans une nouvelle usine pour soutenir ses ambitions
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Akena investit dans une nouvelle usine pour soutenir ses ambitions

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Portée par la crise sanitaire et les effets du réchauffement climatique, l’activité du fabricant vendéen d'extensions extérieures en aluminium Akena explose. Nouvelle usine, recrutements, international, croissance externe : l’industriel multiplie les projets avec l’ambition de devenir leader sur son marché.

Akena a investi 11 millions d'euros dans une nouvelle usine de 8 000 m² sur son site historique de Dompierre-sur-Yon en Vendée — Photo : Akena

De l’aveu même de son dirigeant, jamais Akena n’avait connu une telle croissance. Tous les voyants sont au vert, ou presque, pour le fabricant d’extensions extérieures en aluminium. L’industriel vendéen commercialise des vérandas, pergolas et abris de voiture sous les marques Akena Vérandas pour les particuliers et Soko pour les professionnels, ainsi que des abris de piscine sous les enseignes Azenco et Abrisud. "Le groupe Akena se portait déjà bien avant la crise sanitaire. Mais elle a favorisé le boom du secteur de l’habitat et s'est transformée pour nous en opportunité. Le Covid joue un rôle d’accélérateur pour le marché des aménagements extérieurs, dont nous voulons être le leader", retrace Christophe Chabot, président du groupe Akena (1 050 salariés, 150 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2020.

Des investissements industriels à foison

Pour croître encore, Akena investit d'abord dans le renforcement de son outil industriel. Après avoir injecté 3 millions d’euros dans l’agrandissement de sa première usine en 2019, Akena a investi 11 millions d’euros dans la construction d’une seconde unité de production de près de 8 000 m², toujours sur son site historique de Dompierre-sur-Yon, en Vendée. Largement automatisée et opérationnelle en septembre 2021, cette usine renforcera les capacités de production du groupe en pergolas, dont 3 000 devraient être posées cette année, soit un doublement sur un an. Cet investissement porte à 50 000 m² (dont la moitié en Vendée) la surface de production du groupe, lui donnant ainsi la capacité de mettre sur le marché 10 000 vérandas, pergolas et abris de voiture par an.

Et les investissements industriels ne devraient pas s’arrêter là. "Le développement du marché nous condamne à être ambitieux. Pour bien distribuer nos produits et services, nous avons besoin de disposer de sites de production à trois ou quatre heures de nos clients", expose Christophe Chabot. Le groupe, qui dispose actuellement de dix usines (neuf en France et une à Barcelone en Espagne), a ainsi dans ses cartons plusieurs projets de construction. Il étudie l’implantation d’une nouvelle usine de 8 000 m² à Beauvais, dans l’Oise, en 2022, et en envisage une autre en région lyonnaise. "Nous essayons d’aller chercher des bassins d’emploi qui sont moins en tension que la Vendée et privilégions le savoir-être aux savoir-faire", indique Dany Rabiller, directeur général du groupe Akena.

Création d'une école de formation

Le recrutement est, en effet, une vraie problématique pour l’industriel vendéen : la nouvelle usine a généré la création d’une trentaine de postes, une vingtaine est également à pourvoir au siège et 14 équipes supplémentaires ont été mises en place depuis le printemps 2020 pour faire face à la hausse d’activité. Parallèlement, le groupe a créé une école de formation à la pose pour renouveler les compétences et développer la polyvalence de ses salariés. La première promotion, qui démarre en septembre, sera dédiée à la pose de pergolas avant d’être étendue par la suite à celle des vérandas. Au total, le groupe Akena emploie 1 050 salariés, parmi lesquels 460 chez Akena Vérandas, 210 chez Azenco et 330 chez Abrisud.

Marché porteur de l’habitat

Le groupe vendéen a changé de dimension en 2019 avec l’acquisition d’Azenco, numéro deux français de l’abri de piscines, puis en 2020 du numéro un européen Abrisud. Ces opérations de croissance externe portant sur les deux plus grosses enseignes du marché permettent au groupe de rattraper son retard sur le segment en plein développement de la piscine, sur lequel il n’était pas présent auparavant.

"Avec le réchauffement climatique, le marché des abris de piscine connaît un développement incroyable, notamment dans le Nord de la France. C’est la même chose pour la pergola, qui est le parasol du futur. Quant aux vérandas, elles sont devenues des pièces à vivre de grand confort répondant aux normes esthétiques, phoniques et thermiques de l’habitat. De ce fait, le panier moyen progresse alors que, par ailleurs, nous gagnons des parts de marché", décrypte Christophe Chabot. Et le dirigeant de mesurer sa chance : "Ces produits exigent des compétences humaines qui nous protègent des exportations trop massives des pays de l’Est, très compétitifs sur les menuiseries mais pas sur les vérandas."

Création d’une filiale en Italie

Fort de ces atouts, Akena va s’appuyer sur l’expérience d’Abrisud pour se développer en dehors des frontières hexagonales, en ciblant en priorité les pays limitrophes de la France. À partir de l’implantation barcelonaise d’Abrisud, le groupe est en mesure de livrer le marché espagnol. Akena crée également une filiale en Italie qui sera opérationnelle fin 2021. Ce développement passe par un partenariat avec la société milanaise WBA Construction, qui dispose d’une force commerciale et de poseurs de pergolas. "Nous allons en Italie avec de gros moyens pour nous implanter sur le marché de la pergola qui existe déjà et est soutenu par le gouvernement italien à travers des mesures fiscales. Le marché de la véranda n’existe pas actuellement, mais Akena Italie a pour mission de le développer", annonce Christophe Chabot. Le dirigeant cible également les pays du Benelux et d’Europe du Nord, en n’excluant pas de futures croissances externes pour accélérer sur ces marchés.

33 % de croissance en 2021

En jouant sur ces différents tableaux, le groupe table sur une croissance de 33 % de son chiffre d’affaires en 2021. Il devrait s’établir à 175 millions d’euros contre 150 en 2020 : celui d’Akena Vérandas est ainsi attendu à 75 millions d’euros, celui d’Azenco à 40 millions et celui d’Abrisud à 60 millions. En revanche, des craintes pèsent sur la rentabilité de l’exercice en raison de la pénurie de matières premières et des hausses importantes des prix. "En juillet, nous avons acheté l’aluminium 40 % plus cher qu’un an auparavant. Le verre et les moteurs de volets roulants sont également impactés. Seules ces pénuries pourraient nous priver d’une performance économique exceptionnelle en 2021", conclut le dirigeant.

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