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Airbus Atlantic Nantes planifie sa montée en puissance malgré les difficultés de recrutement
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Airbus Atlantic Nantes planifie sa montée en puissance malgré les difficultés de recrutement

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La filiale de l’avionneur français a procédé en 2023 à 140 recrutements sur son site de Nantes, sur un total de 2 500 personnes en CDI. Et à la vue du carnet de commandes d’Airbus, l’objectif est de maintenir un fort niveau de recrutement, notamment sur des postes d’ajusteur-monteur. L’entreprise recrute des personnes sans qualification, quitte à passer plus d’un an à les former, en partie en interne.

Damien Guillon, responsable du site nantais d’Airbus Atlantic, doit poursuivre les recrutements afin d’accompagner la montée en puissance du site — Photo : Benjamin Robert

"Beaucoup de personnes se mettent des barrières. Nous demandons seulement de la dextérité, et une envie d’effectuer un travail manuel". Le nouveau directeur de l’usine Airbus Atlantic de Nantes, Damien Guillon, entré en fonction fin 2023, ne le cache pas : le recrutement est un casse-tête, voire le facteur limitant aux ambitions de montée en puissance du site nantais, qui emploie aujourd’hui 2 500 personnes, et 200 intérimaires. Il faut dire que sur les 735 avions fabriqués par l’avionneur en 2023, environ 700 sont constitués de pièces passées par l’usine nantaise. Pour 2024, l’objectif est fixé à 800 avions par Airbus, qui détient à 100 % Airbus Atlantic. Et le carnet de commandes est plein sur environ 10 ans. "Nous organisons tous les mois une opération de job dating, qui regroupe 35 à 40 candidats", poursuit Damien Guillon. L’année dernière, le site nantais avait vu arriver 140 nouveaux salariés. Le directeur reste néanmoins discret sur les départs, et la hausse nette des effectifs. "Nous sommes en progression, et avons besoin de poursuivre dans cette dynamique de recrutement en 2024", élude-t-il.

Le site d’Airbus Atlantic Nantes procède à une opération de job dating tous les mois, notamment pour le métier d’ajusteur-monteur — Photo : Benjamin Robert

Une formation en lien avec l’UIMM

La majorité des nouveaux salariés qui rejoignent aujourd’hui Airbus ne viennent pas du monde aéronautique. "Nous avons un parcours de formation qui est ouvert à tous, notamment aux femmes qui ne se tourneraient pas instinctivement vers l’industrie", appuie l’ancien officier de la marine marchande. "Ces futurs salariés, parfois sans qualification, passent alors un CQPM (Certificat de Qualification Paritaire de la métallurgie, NDLR) à la Fab’Academy du pôle formation de l’UIMM durant environ six mois", indique le directeur. Durant cette période, les recrues ne sont pas encore salariées, mais se destinent déjà à rejoindre l’avionneur. Après le passage à l’UIMM, ils intègrent le site d’Airbus mais suivent d’abord une formation propre aux machines et process sur place. Durant une troisième phase, le nouveau salarié est enfin intégré dans les ateliers de construction avec un tuteur, qui est responsable de la qualité de son travail. "L’ensemble du processus dure un peu plus d’un an", souligne Damien Guillon. Un jeune peut espérer un salaire d’environ 2 000 euros brut. Le métier d’ajusteur-monteur représente aujourd’hui 80 % des besoins en recrutement d’Airbus Atlantic, et la plupart sont sur un rythme de travail en 2x8.

Des pièces en fibres de carbone sont fabriquées au sein de l’usine nantaise d’Airbus Atlantic — Photo : Benjamin Robert

Une montée en cadence de tous les avions

Au-delà des moyens humains, Airbus Atlantic a également besoin de machines pour poursuivre sa montée en puissance. "Quatre nouvelles lignes d’assemblage sont prévues, dont une pour la finition", détaille le directeur. Au total, Airbus Atlantic a prévu un investissement d’un milliard d’euros au niveau mondial sur quatre ans. La part qui concerne les sites ligériens n’est pas dévoilée. Airbus Atlantic travaille également sur l’automatisation de ses procédés industriels, ce qui pourrait l’alléger de certains besoins humains. Il faut dire que c’est du jamais vu pour l’avionneur de faire monter en cadence la production de tous ses modèles (A320, A330, A350) en même temps. "On peut considérer cela comme un problème de riche. Il est tout de même plus intéressant de s’occuper de recrutement que des soucis liés au Covid-19", philosophe Damien Guillon.

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