Alpes-de-Haute-Provence
Agro’Novae : "Notre présence à l’export renforce notre image de marque en France"
Interview Alpes-de-Haute-Provence # Agroalimentaire # International

Yves Faure dirigeant d’Agro’Novae "Notre présence à l’export renforce notre image de marque en France"

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Depuis une dizaine d’années, la société Agro’Novae (50 salariés ; CA : 12 M€) dirigée par Yves Faure s’est lancée sur les marchés internationaux. Créée en 1986 et basée à Peyruis (Alpes-de-Haute-Provence), l’entreprise confectionne des confitures bio sous la marque "Comtes de Provence". Elle est présente du 7 au 11 octobre au salon international Anuga de Cologne consacré à l’alimentaire. L’occasion pour son dirigeant de dévoiler sa stratégie à l’export.

Yves Faure dirige l’entreprise Agro’Novae, qui réalise 35 % de son chiffre d’affaires à l’international — Photo : D.R.

Quels marchés la société Agro’Novae a-t-elle choisi de cibler à l’international, et pourquoi ?

L’international représente 35 % de notre chiffre d’affaires. Nous nous sommes lancés à l’export voici maintenant dix ans, avec deux objectifs : diversifier notre chiffre d’affaires pour ne pas seulement dépendre de la grande distribution en France et renforcer l’image de notre marque. Au fond, être présent à l’international nous donne une autre dimension et est important pour notre distribution en France. Nous avons décidé de nous aventurer sur les marchés d'Amérique du Nord, d'Asie-Pacifique et d'Europe. Ces marchés offrent des dynamiques différentes. Nous avons débuté par l’Union européenne. Mais très vite, nous sommes allés sur le grand export. En Europe, la législation n’est pas unifiée et nous déployions beaucoup d’énergie pour des volumes pas si importants. En Corée, par exemple, nous exportons deux conteneurs par mois. Aux États-Unis, au Canada et au Mexique, nous visons le volume sur un marché étendu, avec des consommateurs déjà sensibles à la cuisine française. En Asie, l’attrait pour la nouveauté et l’art de vivre à la française sont nos atouts. En Europe, nous affrontons des marchés matures avec des habitudes de consommation bien établies.

Comment votre entreprise adapte-t-elle ses produits aux marchés internationaux ?

Nous réalisons une veille sur les marchés cibles et les différences sont plus souvent dans le contenant, les étiquettes que les recettes. Nous adaptons toutefois celles-ci en fonction des attentes des consommateurs. Certains veulent moins de sucre, plus de fruits… En revanche, partout dans le monde, les gens consomment les mêmes fruits : agrumes, fraise, abricot, figues… En tant que PME, nous sommes assez souples et nous avons de fortes capacités d’adaptation.

Votre site internet est-il un vecteur important dans l’export de l’entreprise ?

Nous avons un site qui sert à la fois de présentation, de communication et de vente. Il génère environ 10 % de notre chiffre d’affaires. Le site est proposé en Français, Anglais, Allemand et Espagnol et nous vendons principalement en France et en Allemagne. Ce sont des commandes de particuliers, donc de petits volumes.

Quelle est votre stratégie vis-à-vis des partenariats internationaux ?

Nous accordons une grande importance aux relations humaines avec nos distributeurs et nous consacrons beaucoup de temps à travailler main dans la main avec nos partenaires à l’étranger. Des partenariats solides avec BPI France et Business France nous ont également aidés à nous développer à l’international. Notre prospection se fait via des salons internationaux ou des missions montées par Business France ou Bpifrance. Nous vendons en euros et le transport est la plupart du temps pris en charge par l’acheteur. 25 % de notre chiffre d’affaires export est réalisé au travers de clients que nous traitons en direct, même pour le grand export. Pour le reste, nous passons par des importateurs et des grossistes qui revendent ensuite dans leurs pays.

Quelle place accordez-vous à l’importation éthique et responsable ?

Autant que possible, nous essayons d’acheter en direct nos produits de base aux producteurs. Nous avons ainsi développé une filière d’importation de sucre de canne depuis le Vietnam et le Laos pour nos confitures. En plus de réaliser des économies, cette démarche nous permet de promouvoir une agriculture respectueuse de l’environnement et des principes éthiques. Nous travaillons avec des partenaires qui réinvestissent leurs profits dans le développement de l’activité et le bien-être des travailleurs, ce qui est au cœur de notre engagement sociétal.

Alpes-de-Haute-Provence # Agroalimentaire # International # PME