Il s’agit de la cinquième spin-off créée par la SCIC Irepa Laser, société coopérative de recherche-développement spécialisée dans les procédés laser (3,5 M€ de CA, 45 salariés). Elle se base sur une technologie d’impression 3D métallique développée en interne et utilisant trois fils métalliques, qui sont fusionnés grâce à un rayon laser. Une technologie très productive puisqu’elle permet de produire jusqu’à 1 000 cm3 de matière par heure, deux fois plus que la fabrication additive utilisant de la poudre de métal. “On peut ainsi produire des pièces de 5 mètres de long et de 2,5 m de hauteur, dont la réalisation selon les techniques conventionnelles prendrait plusieurs mois”, explique Nicolas Villedary, ancien responsable commercial d’Irepa Laser et directeur général de la nouvelle entité. Sont concernés tous les métaux “soudables” : acier, nickel, aluminium, inox, cobalt, etc. utilisés séparément ou de façon combinée.
Une technique plus réactive que la chaudronnerie traditionnelle
Godets de turbines hydroélectriques, moules d’injection pour la fabrication de cuves de vinification, croisements de voies ferroviaires… La technique commercialisée par Amfree vise la fabrication de pièces de petite série, pour lesquels les délais de livraison doivent être réduits au maximum pour éviter la mise en sommeil de toute une installation. La fabrication additive raccourcie en effet les étapes de fabrication en permettant la réalisation directe de pièces intermédiaires, sans gestion de stocks ni logistique fastidieuse. Énergie, espace, défense : les applications envisagées sont nombreuses. S’y ajoute le marché de la réparation, pour lequel la fabrication additive offre une solution moins invasive et davantage pérenne que la chaudronnerie conventionnelle, lorsque l’exposition d’une pièce à la chaleur modifie ses caractéristiques physiques.
Au-delà de l’équipement, une promesse de résultat
Pour développer l’usage de cette technique moins consommatrice d’énergie et plus écologique que les techniques de fonderie et de forge traditionnelles, Amfree entend fournir un package complet à ses clients partenaires, comprenant non seulement la machine de fabrication additive – deux robots multiprocédés, équipés à la fois d’un laser et d’un dispositif de fraisage – mais également la suite logicielle permettant de la commander ainsi que les services et mises à jour permettant une mise en œuvre facile pour les non-initiés. “L’objectif est de pouvoir produire ces grandes pièces localement, pour limiter les difficultés et le coût lié à leur acheminement. La fabrication par ajout de matière les rend aussi plus facilement réparables”, estime Nicolas Villedary. Cela implique, pour Amfree, tout un travail de pré-production, réalisé en étroite collaboration avec les futurs clients. La jeune pousse s’appuie, pour ce travail de qualification, sur une plateforme technique créée avec sa maison-mère.
6 machines à l’horizon 2026
La start-up espère vendre sa première machine en 2024. Des options de scan 3D (pour vérifier la qualité de la pièce en amont) et d’usinage (permettant la finalisation de pièces intermédiaires) devraient rapidement compléter son offre “standard”. Objectif : proposer des machines de plus en plus autonomes et intelligentes. En forte évolution, le marché de service de la fabrication additive métal devrait représenter quelque 7,81 Md€ en 2026. À cet horizon, le secteur cumulera, rien qu’en Europe, une centaine d’imprimantes 3D de grande dimension. Amfree espère fournir 6 % de ce marché. Pour tenir la course, la start-up aujourd’hui incubée chez Semia prépare une première levée de fonds.
