Toulouse : Geosys vise les pays émergents
# Services

Toulouse : Geosys vise les pays émergents

S'abonner
Agronomie. Racheté par la coopérative américaine Land O'Lakes en 2013, Geosys s'est depuis ancré en Suisse, en Russie et cible l'Afrique. C'est à Balma que la société développe ses outils d'aide à la décision destinés aux coopératives et au reste de la filière agricole.
— Photo : Le Journal des Entreprises

Fournisseur de données météorologiques et satellitaires pour l'agriculture de précision, Geosys s'était déjà internationalisé avant d'être racheté en 2013 par la coopérative américaine Land O'Lakes. Une filiale avait été créée aux Etats-Unis en 1997, en Australie en 2011 et au Brésil en 2012. Mais il est clair que l'intégration dans une coopérative qui réunit 10.000 employés dans 60 pays et réalise 15 milliards de dollars de chiffre d'affaires a donné une certaine assise à cette société créée à Toulouse en 1987.




Innovation et élaboration des solutions à Balma
Le siège sis à Balma a été transféré à Minneapolis, mais le centre technique du groupe Geosys est resté à Balma, proche d'une équipe commerciale basée à Toulouse. Sur une centaine de collaborateurs, 60 sont en Midi-Pyrénées, dont 50 à Balma. « Nos équipes réalisent de la recherche et innovation sur l'imagerie, l'acquisition de données par satellites, le traitement des informations sur les parcelles... elles travaillent aussi à l'élaboration de notre ligne de produits, qui sont des outils d'aide à la décision », précise Damien Lepoutre, fondateur et président du groupe Geosys, qui s'est installé à Minneapolis en 2014. L'équipe de ce centre technique pilote aussi un centre de développement de 25 personnes en Inde. Geosys gère pas moins de 1 pétaoctet de données, stockées dans le cloud et dans des serveurs... C'est à Balma que les données sont préparées, corrigées, calibrées et stockées sur une plateforme où des outils sont développés pour les clients.




Cap sur les grandes cultures

Travaillant pour des coopératives, des agro-industriels mais aussi des traders, des assureurs et des banques, c'est assez logiquement que Geosys s'ancre dans les grandes cultures du monde : blé, maïs, soja, colza, tournseol, coton, canne à sucre. Aux Etats-Unis, son premier marché, l'entreprise américaine aide à la décision sur les semences. En Europe, son deuxième marché, la société conseille en priorité sur les engrais. Une filiale a été créée en Suisse en 2015 et un partenariat a été instauré en Russie et en Ukraine, avec la chambre de commerce franco-russe et celle franco-ukrainienne, en 2014 puis 2016.




Cibler les marchés émergents

C'est aujourd'hui l'Afrique du Sud qui est en ligne de mire. Land O' Lakes s'y étant implanté fin 2015, Geosys y est désormais présent via un distributeur. Le signe d'un changement de stratégie, comme l'évoque Damien Lepoutre. « Nous sommes présents aujourd'hui sur les grandes cultures. Nous sommes capables d'aider les exploitations sur de grandes zones. Notre objectif est d'aider les agriculteurs moins efficaces, en Afrique, en Asie, Chine, Inde. Mais il faudra adapter nos produits et être bien solide sur nos premiers marchés pour financer ces nouveaux marchés. » Le chiffre fait rêver : ces exploitants pourraient multiplier par dix leur rendement, grâce aux solutions proposées par Geosys, qui vont du conseil sur l'apport d'intrants à la surveillance de cultures et au suivi quotidien des exploitations à l'échelle de la parcelle. Même s'ils n'ont pas pour l'instant les moyens d'acheter des semences et des engrais...




En croissance malgré la concurrence
De nouveaux enjeux pour Geosys dont le chiffre d'affaires n'est pas communiqué mais qui connaît une croissance de 10 % par an. « On est profitable et on continue de grossir. » La société, qui fêtera ses 30 ans en 2017, n'est pas d'une grande taille avec ses 100 salariés mais est pourtant le plus gros acteur de ce créneau, et le leader, d'après son président. Alors que de nombreux fonds et start-up se positionnent sur l'agriculture digitale, Geosys ne se sent pas en danger. « Notre force, c'est de combiner l'agronomie, la connaissance du spatial et l'informatique ; et étant au sein d'une coopérative, nous connaissons bien les besoins des agriculteurs ! »

# Services