Le Journal des Entreprises : L’étude que la CCI Nice Côte d’Azur a commandé au cabinet Goodwill montre que les 4 331 établissements de la filière industrielle génèrent une activité soutenant 98 000 emplois. Quelle est votre réaction ?
Jean-Pierre Savarino : Cette étude montre aussi que l’industrie représente 25% du PIB des Alpes-Maritimes, soit 8 milliards d’euros. C’est non seulement encourageant mais cela montre l’importance du secteur sur un territoire essentiellement connu pour son activité touristique. Nous avons un très gros potentiel.
« L'industrie représente 25% du PIB des Alpes-Maritimes. Nous avons un très gros potentiel. »
Cela donne l’impression que l’on vient seulement de le découvrir...
J-P. S. : On vient de l’affirmer avec des éléments factuels et incontournables. Cette étude sert à démontrer que ce que nous affirmons depuis de nombreuses années est une vérité : une des activités principales du territoire est bien l’industrie. A présent, il nous faut la valoriser et aussi attirer d’autres industriels. Et pour ce faire, il fallait justement démontrer tout notre potentiel.
Quels types d’industries la Côte d’Azur peut-elle attirer ?
J-P. S. : Ce n’est évidemment pas l’industrie des hauts fourneaux, mais une industrie de nouvelles technologies, d’innovation, des start-up. Nous faisons partie des quatre premières régions françaises dans ce domaine. Il y a le secteur déjà connu des télécoms mais nous avons aussi tout ce qui tourne autour des sciences du vivant, des activités informatiques ou de l’intelligence artificielle. Ce n’est pas pour rien que nous avons été choisis pour porter le label 3IA. Une grande partie de l’intelligence artificielle aujourd’hui est dans l’industrie. Nous allons pouvoir encore nous développer dans de très nombreux domaines.
Les Alpes-Maritimes bénéficient de deux « Territoires d’Industrie », Carros et Pays de Grasse-Sophia-Antipolis-Cannes. Que peut-on attendre de ce dispositif ?
J-P. S. : Il s’agit d’abord d’une affirmation de notre crédibilité. Mais ce n’est pas un label qui va nous faire avancer. C’est le collectif de tous les industriels, aux côtés des collectivités, qui va nous permettre de nous développer. Notre assise est importante, mais elle n’est pas suffisante. Il faut nous mettre au travail. Cela passe par exemple par la formation. Aujourd’hui, les carences sont importantes. Comme vous le savez, la CCI Nice Côte d’Azur est en train de faire construire le campus de l’apprentissage, le Campus Sud des Métiers, qui formera à terme 2 500 apprenants. La formation des jeunes aujourd’hui est la capacité des entreprises à se développer demain.
