Après trois années de préparation, le projet de construction d'"Argila" peut enfin être lancé. Il s’agit d’un hôtel d’entreprises qui s’étendra sur 7 000 m2, dont 4 400 m2 d’ateliers, 1 800 m2 de bureaux et 500 m2 de locaux partagés, au cœur du parc d’activité de l’Argile à Mouans-Sartoux, près de Grasse.
2 400 hectares dans les Alpes-Maritimes
Le projet à haute qualité environnementale (béton bas carbone, réutilisation du bois du site et de la terre en toiture) est porté par la CCI Nice Côte d’Azur qui le présente comme une "opération d’intérêt général", pour laquelle elle investit 14,8 millions d’euros, dont 30 % sur fonds propres. Elle en restera propriétaire. "S’intéresser au foncier économique, c’est s’intéresser à moins de 1 % du territoire, souligne Jean-Pierre Savarino, président de la chambre consulaire. Quand il y a des opportunités, il ne faut donc pas les manquer." Le foncier dédié aux activités économiques dans les Alpes-Maritimes, coincées entre mer et montagne, ne s’élève en effet qu’à 2 400 hectares. Un contre-argument de poids en matière d’attractivité. "Cette opération peut être la réponse aux entreprises qui s’interrogent sur l’idée d’aller voir ailleurs, reprend Jean-Pierre Savarino. Le but est de conserver nos atouts sur notre territoire."
Argila adressera ainsi en priorité, les besoins de développement des sociétés, essentiellement industrielles, déjà présentes dans la zone.
Parmi elles, Électronie, fabricante de cartes et systèmes électroniques, se dit déjà intéressée. "Nous commençons à manquer de place, confie son dirigeant, Charles Pallanca. Par ailleurs, de potentiels partenaires vont aussi y loger. Cela amènera de nouveaux acteurs, et va dynamiser et diversifier les activités, c’est toujours une bonne chose. Et c’est bien que cela reste aux mains d’un acteur public. Les enjeux sont tellement énormes !"
"Dérouler le tapis rouge"
"La stratégie n’est pas compliquée, elle consiste à dérouler le tapis rouge aux entreprises", a ainsi résumé Jérôme Viaud, président de la communauté d’agglomération Pays de Grasse, qui gère le parc d’activité de l’Argile et les 10 autres qui sont implantés dans son périmètre. Il s’agit d’éviter des délocalisations mais aussi de pouvoir "répondre aux besoins des entreprises qui sortent des pépinières, à commencer par Innovagrasse et qui ne sont pas éligibles à un hébergement au sien de l’hôtel d’entreprises scientifiques Grasse Biotech. Nous devons leur permettre de rester dans leur écosystème d’origine."
Créé il y a 41 ans sur 40 hectares, le parc d’activité de l’Argile compte plus de 180 entreprises générant près de 2 000 emplois, et connaît un taux de vacance quasi inexistant. Argila devrait accueillir ses premiers locataires en 2026.
