« Les collectivités sont peu connectées avec leurs habitants. Or, dans de nombreux domaines, comme les transports, la gestion des déchets, la consommation de l’eau ou la mobilité verte, il est nécessaire de modifier les comportements des citoyens », plaide Gilles Marchal, fondateur et dirigeant d’E3D Environnement. La société de conseil, basée à Aix-en-Provence, vient de décrocher un marché avec la métropole de Bordeaux qui souhaite diminuer de 10 % le volume de déchets produit par ses habitants.
Agir sur les pratiques des individus
E3D Environnement a vu le jour fin 2009. « Dans le cadre du Grenelle de l’environnement, la communauté de communes du pays d’Aix avait lancé un appel d’offres afin de réaliser un plan de prévention des déchets et nous nous sommes positionnés sur ce challenge. Les sciences comportementales montrent qu’il est possible de modifier les habitudes, d’agir sur les pratiques des individus, mais les simples campagnes de sensibilisation ou les incitations ne suffisent pas forcément. Il est nécessaire de faire plus », poursuit le dirigeant.
Pour ce faire, l’entreprise, qui compte 15 salariés et a enregistré près d’un million d’euros de chiffre d’affaires en 2019, allie numérique et méthode classique de porte à porte. Elle a ainsi créé un dispositif basé sur les sciences du comportement, baptisé GD6D, qui se veut un dispositif de coaching individualisé et qui peut être mis en place à l’échelle d’un immeuble, d’un quartier ou même d’une ville.
Des indicateurs fiables pour les collectivités
« Nous accompagnons les habitants sur plusieurs mois, sans faire appel à la contrainte ou à la récompense et nous menons des actions qui les conduisent à changer de comportements. À Ventabren (petite commune près d'Aix-en-Provence, NDLR), nous avons travaillé sur le transport des enfants à l’école par les familles et nous avons incité au covoiturage, ce qui a permis de désengorger les axes routiers à proximité des écoles », décrit Gilles Marchal.
À Montpellier, E3D Environnement a contribué à augmenter le volume de déchets biologiques récoltés sur des points d’apport volontaire. Le dirigeant explique : « Avec notre méthode, nous sommes passés de 3 à 4 kg par habitant par an, à 22 kg. Nous travaillons toujours à garantir des résultats et à évaluer l’efficacité des actions mises en place. Nous souhaitons proposer aux collectivités, qui représentent près de 99 % de nos clients, des indicateurs fiables ».
Les actions d’E3D Environnement peuvent s’étaler sur six mois et certaines durent depuis plus de deux ans. « Nous avons notamment travaillé avec les métropoles d'Aix-Marseille, Montpellier, Lille, Lyon, Paris, Bordeaux et les villes de Béziers et Montauban. Nous sommes également intervenus à l’international pour des opérations à Varsovie (Pologne), dans le sud de l’Espagne ou encore en Tunisie et en Jordanie, mais notre priorité demeure le marché français », pointe Gilles Marchal.
L’entreprise a en outre un projet avec la technopole de Sophia Antipolis, dans les Alpes-Maritimes, afin d’inciter les salariés à être plus engagés dans divers domaines.
